La ville de Goma, au cœur du Nord-Kivu, traverse actuellement une crise sanitaire sans précédent qui menace directement la vie de milliers de patients atteints de maladies chroniques. Imaginez-vous devoir choisir entre manger ou vous soigner ? C’est le dilemme auquel sont confrontés de nombreux Congolais depuis que les pharmacies de la région affichent des étagères vides.
Cette pénurie médicaments Goma touche particulièrement les traitements contre l’hypertension, le diabète et le VIH/Sida, des conditions médicales qui nécessitent une prise régulière et continue de médicaments. Comment expliquer qu’en 2024, une ville aussi importante que Goma se retrouve privée de médicaments essentiels ? La réponse se trouve dans la fermeture prolongée de l’aéroport international, conséquence directe de l’insécurité dans la région.
La crise sanitaire Nord-Kivu actuelle illustre parfaitement comment les conflits armés impactent la santé des populations civiles. Les voies terrestres alternatives, souvent dangereuses et impraticables pendant la saison des pluies, ne peuvent assurer un approvisionnement suffisant. Les médicaments qui parviennent encore à Goma empruntent des routes semées d’embûches, augmentant considérablement leur coût et réduisant leur disponibilité.
Cette rupture stock médicaments RDC a des conséquences dramatiques sur la santé publique. Les patients diabétiques risquent des complications graves comme la cécité ou l’amputation, tandis que les hypertendus s’exposent à des accidents vasculaires cérébraux potentiellement mortels. Pour les personnes vivant avec le VIH, l’interruption du traitement peut entraîner le développement de résistances aux médicaments, compromettant l’efficacité future des thérapies.
Le traitement maladies chroniques RDC devient un véritable parcours du combattant. Dans les pharmacies encore approvisionnées, les prix ont flambé, mettant les médicaments hors de portée de nombreuses bourses. Certains patients se tournent vers des circuits parallèles où la qualité des produits n’est pas garantie, augmentant les risques pour leur santé.
L’approvisionnement médicaments Goma représente aujourd’hui un défi logistique majeur. Les solutions existent pourtant : pourquoi ne pas envisager des ponts aériens humanitaires ou renforcer les capacités de stockage local ? La coordination entre les autorités sanitaires provinciales et nationales pourrait permettre d’anticiper ces ruptures et d’organiser des alternatives durables.
La communauté internationale et les organisations humanitaires doivent se mobiliser urgemment pour éviter que cette crise ne se transforme en catastrophe sanitaire. Des mécanismes d’urgence doivent être mis en place pour assurer la continuité des soins aux patients les plus vulnérables. La santé des populations ne devrait-elle pas être considérée comme une priorité absolue, même en période de conflit ?
En attendant des solutions durables, les professionnels de santé sur place font preuve d’un courage remarquable, tentant de gérer au mieux cette situation critique avec les moyens disponibles. Leur dévouement mérite d’être salué, mais ne suffira pas sans un engagement ferme des autorités compétentes à résoudre cette crise humanitaire.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net