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Atrophie génitale : Deux médecins lynchés à mort par une foule à Ilambi

La province de la Tshopo est sous le choc après le lynchage mortel de deux professionnels de santé à Ilambi, dans le territoire d’Isangi. L’épidémiologiste John Tangakeya, chef du centre de traitement des épidémies de Makiso, et son collègue médecin ont été sauvagement agressés puis calcinés par une foule en colère lundi 6 octobre 2025. Les deux hommes effectuaient une mission de service dans cette localité reculée lorsqu’ils ont été accusés de pratiquer l’atrophie génitale.

Mais qu’est-ce que l’atrophie génitale exactement ? Chez l’homme, cette condition se caractérise par une diminution de la taille et de la fermeté du pénis. Contrairement aux croyances populaires qui attribuent ce phénomène à des pratiques magiques, la médecine moderne l’explique par des causes physiologiques bien précises. Des troubles hormonaux, des problèmes circulatoires ou certaines maladies neurologiques peuvent en être à l’origine. Comment une telle méconnaissance peut-elle conduire à une telle barbarie ?

Les scènes filmées et partagées par les auteurs eux-mêmes montrent une cruauté extrême. Après avoir lynché les deux médecins, la foule a brûlé leurs corps avant de jeter une partie des restes dans une rivière. La population locale affirme avoir vu les victimes avec des bagues et des parfums « magiques », des accusations qui rappellent tristement les chasses aux sorcières d’un autre temps.

Pourtant, la Division Provinciale de la Santé confirme qu’aucun cas de disparition d’organes génitaux n’avait été signalé à Ilambi durant le week-end précédant le drame. Cette information cruciale soulève une question fondamentale : sur quelles preuves tangibles reposaient ces accusations mortelles ?

Malheureusement, ce tragique événement s’inscrit dans une série inquiétante de violences similaires dans la région. En avril dernier à Bumba, un homme a été abattu pour les mêmes motifs. À Basoko, en septembre, quatre personnes suspectées des mêmes faits ont connu le même sort funeste. La même période a vu un présumé auteur tué à Yahuma, tandis qu’à Nia-nia, dans l’Ituri voisine, un accusé a subi une mutilation génitale.

Face à cette escalade de violence, comment expliquer la persistance de telles croyances ? Les spécialistes pointent du doigt le manque d’éducation sanitaire et la méfiance envers la médecine moderne. Dans certains cas, des personnes ayant ressenti une diminution sensible de leurs organes génitaux externes après une poignée de main se précipitent dans des églises pour des prières intensives plutôt que de consulter un médecin.

À Kisangani, la police intervient régulièrement pour protéger les personnes accusées de ces pratiques, créant un contraste saisissant avec le sort réservé aux deux médecins à Ilambi. Cette différence de traitement selon les localités interroge sur l’efficacité des mécanismes de protection des citoyens.

La communauté médicale de Kisangani est en deuil et s’interroge sur les conditions de sécurité pour les professionnels de santé en mission dans les zones reculées. Comment garantir la sécurité du personnel soignant tout en maintenant des services essentiels pour les populations rurales ? Cette question cruciale mérite une réponse urgente des autorités provinciales et nationales.

Au-delà de l’horreur de ce drame spécifique, c’est tout un système de croyances qu’il faut combattre par l’éducation et la sensibilisation. L’atrophie génitale, comme tout problème de santé, relève de la médecine et non de la magie. La prévention de telles tragédies passe nécessairement par une meilleure information des populations sur les réalités médicales et par un renforcement de l’État de droit.

Les autorités sanitaires provinciales envisagent-elles des campagnes de sensibilisation pour démystifier ces croyances ? Des mesures de protection supplémentaires seront-elles mises en place pour les agents de santé en mission ? La réponse à ces questions déterminera si de tels drames pourront être évités à l’avenir.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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