Dans l’écrin méditerranéen de Barcelone, où la créativité semble flotter dans l’air salin, la République Démocratique du Congo a tracé sa voie lors de MondiaCult 2025, cette grand-messe internationale où les nations redéfinissent l’avenir de la culture. Portée par l’éloquence passionnée de sa ministre Yolande Elebe Ma Ndembo, la délégation congolaise a déployé une vision où la culture n’est plus simple ornement sociétal, mais le cœur battant d’une économie régénérée.
Comment la RDC transforme-t-elle son immense patrimoine culturel en levier de développement durable ? La réponse a résonné dans les saux de l’UNESCO Barcelone, où la ministre a articulé avec une conviction remarquable les fondements d’une renaissance culturelle congolaise. Face aux représentants du monde entier, elle a esquissé les contours d’une nation où danse, musique, cinéma et arts visuels deviennent les piliers d’une croissance inclusive.
Les rencontres bilatérales ont tissé la toile d’une diplomatie culturelle renouvelée. La reprise des échanges avec l’Uruguay, initiés lors de la récente tournée sud-américaine, ouvre des perspectives fécondes de coopération transatlantique. Mais c’est avec la Fédération Wallonie-Bruxelles que les discussions ont pris une dimension particulièrement stratégique, centrées sur deux enjeux majeurs : le développement cinématographique et la protection sociale des artistes. Ces échanges traduisent une volonté affirmée de professionnaliser un secteur longtemps laissé à lui-même.
Le panel sur les droits culturels et l’économie de la culture a constitué le moment phare de cette participation congolaise. Aux côtés de ses homologues malaisien et monténégrin, ainsi que de l’ambassadeur gabonais, Yolande Elebe Ma Ndembo a dévoilé les avancées structurales qui redéfinissent le paysage culturel national. La nouvelle politique culturelle RDC et le Statut de l’Artiste RDC émergent comme des réformes fondatrices, établissant des mécanismes de financement pérennes et garantissant une rémunération équitable aux créateurs.
Dans une déclaration empreinte d’émotion, la ministre a rendu hommage à « la résilience et la créativité exceptionnelles des artistes congolais, en particulier ceux de l’Est du pays, qui continuent à créer malgré la guerre et les souffrances humaines ». Ces mots, chargés d’une humanité vibrante, ont rappelé que la culture congolaise puise sa force dans sa capacité à transcender les épreuves, à créer de la beauté là où la violence semble tout dévaster.
Quelle portée réelle pour ces engagements internationaux ? La participation à MondiaCult 2025 s’inscrit dans une stratégie plus vaste de repositionnement de la RDC sur l’échiquier culturel mondial. En plaçant la culture au centre des politiques de développement, le pays entend non seulement valoriser son immense patrimoine, mais aussi construire des ponts économiques et diplomatiques durables. La culture devient ainsi ce langage universel qui parle d’identité tout en construisant l’avenir.
Le chemin tracé à Barcelone ouvre des perspectives ambitieuses : structuration des filières créatives, protection des droits des artistes, intégration des technologies numériques. Autant de défis que la RDC relève avec la conviction que sa diversité culturelle constitue sa plus précieuse richesse. Dans ce ballet diplomatique où chaque poignée de main scelle de nouvelles collaborations, la voix congolaise a porté avec force un message d’espoir et de transformation.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
