La République Démocratique du Congo se prépare à accueillir un événement diplomatique majeur qui pourrait redéfinir les équilibres régionaux. Le 5 novembre 2025, Kinshasa deviendra le centre névralgique de la diplomatie africaine avec la tenue du 9ème sommet ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Cet événement s’annonce comme un moment crucial pour la revitalisation de cette organisation régionale.
La RDC héritera de la présidence tournante de la CIRGL pour un mandat de deux ans, succédant ainsi à l’Angola qui a dépassé la durée prévue de son mandat. Cette transition s’effectue dans un contexte régional particulièrement sensible, marqué par des tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali. Comment la RDC parviendra-t-elle à impulser une nouvelle dynamique à cette organisation créée sous l’égide des Nations Unies et de l’Union Africaine ?
Le thème choisi pour ce sommet historique – « Consolidons la paix, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs » – reflète les ambitions congolaises de redonner à la CIRGL son rôle initial de garant de la sécurité régionale. Huit réunions préparatoires sont d’ores et déjà programmées pour assurer le succès de cet important rendez-vous diplomatique.
La Première ministre Judith Suminwa a personnellement supervisé les préparatifs en recevant, le 18 juin dernier, l’ambassadeur João Samuel Caholo, secrétaire exécutif de la CIRGL. Cette rencontre a permis d’examiner le rapport des travaux préparatoires et de coordonner les efforts entre les différentes institutions concernées. La préparation minutieuse de ce sommet démontre la détermination des autorités congolaises à faire de leur présidence un succès.
La revitalisation de la CIRGL apparaît plus nécessaire que jamais dans un contexte où le Rwanda a récemment officialisé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), accusant la RDC de manipuler cette organisation. Kigali dénonce également le soutien présumé de Kinshasa aux FDLR et des violations de son territoire. Ces tensions bilatérales constitueront un défi majeur pour la présidence congolaise de la CIRGL.
Créée en 2006 à Nairobi, la CIRGL regroupe douze États membres : l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la République du Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie. Son objectif initial était de créer les conditions de sécurité, de stabilité et de développement durable entre les États membres, un objectif qui reste partiellement atteint.
La présidence tournante de la RDC représente donc une opportunité unique de redynamiser cette organisation et de renforcer la coopération régionale. Les observateurs s’interrogent sur la capacité de Kinshasa à apaiser les tensions et à impulser une nouvelle dynamique de paix dans la région des Grands Lacs. La réussite de ce sommet pourrait marquer un tournant décisif pour la stabilité de toute la région.
Alors que les préparatifs s’accélèrent, tous les regards se tournent vers Kinshasa qui devra démontrer son leadership régional et sa capacité à fédérer les différentes parties autour d’un projet commun de paix et de développement. Le sommet CIRGL de novembre 2025 constituera un test crucial pour la diplomatie congolaise et pour l’avenir de la coopération régionale dans les Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd