Dans un contexte où le chômage des jeunes continue de hanter le paysage socio-économique congolais, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a procédé à une mise en demeure singulière lors du 61e conseil des ministres. Le chef de l’État, rappelant son engagement solennel devant la nation, a exigé la convocation immédiate d’une table ronde emploi jeunes RDC, marquant ainsi sa détermination à transformer les promesses en réalisations tangibles.
Cette initiative présidentielle, présentée comme une réponse structurelle aux défis de l’emploi, soulève plusieurs interrogations. La politique emploi RDC actuelle suffit-elle à répondre aux aspirations de cette jeunesse congolaise en quête d’opportunités ? Le gouvernement parvient-il véritablement à coordonner ses actions pour offrir des perspectives concrètes à cette génération promise à un avenir meilleur ?
Le Président Tshisekedi, dans sa communication, a dressé un constat sans appel : « les initiatives existent mais elles restent insuffisantes par rapport aux attentes des nombreux jeunes ». Cette reconnaissance officielle des lacunes du système actuel interpelle sur l’efficacité des mécanismes déjà en place. La décision de convoquer cette table ronde sous son haut patronage témoigne d’une volonté de reprendre en main le dossier épineux de l’entrepreneuriat jeunes Congo.
Trois objectifs majeurs sont assignés à cette concertation nationale : établir une vision cohérente de l’insertion professionnelle, définir des mesures incitatives concrètes incluant une fiscalité adaptée et des procédures simplifiées via le GUCE, et enfin institutionnaliser une synergie opérationnelle avec des mécanismes d’évaluation permanents. Cette approche multidimensionnelle démontre une compréhension approfondie des enjeux, mais son succès dépendra de la capacité du gouvernement à transformer ces ambitions en actions mesurables.
L’insistance du Président sur l’application effective des résolutions « non seulement à Kinshasa mais également dans l’ensemble du pays » révèle une prise de conscience des disparités régionales qui ont souvent miné les initiatives précédentes. Cette volonté affichée de garantir un impact national constitue un changement notable dans la gestion des initiative jeunesse Congo.
Le calendrier serré imposé par le chef de l’État – avec une demande de termes de référence sous dix jours – illustre l’urgence perçue par l’exécutif face à ce dossier crucial. Cette précipitation dans la mise en œuvre interroge cependant sur la maturité des réflexions préalables et la capacité des différentes parties prenantes à élaborer des propositions substantielles dans un délai aussi contraint.
La place centrale accordée à Félix Tshisekedi emploi jeunes dans ce second mandat présidentiel souligne l’importance stratégique de ce dossier pour la crédibilité politique du chef de l’État. Le succès ou l’échec de cette initiative pourrait bien déterminer la perception populaire de l’ensemble du quinquennat, faisant de cette table ronde bien plus qu’une simple concertation technique.
Alors que le gouvernement s’attelle à la préparation de cet événement, plusieurs défis se profilent à l’horizon : comment assurer une représentativité authentique de la jeunesse congolaise ? Quels mécanismes de suivi permettront de garantir que les résolutions ne rejoindront pas le cimetière des bonnes intentions ? Et surtout, cette table ronde parviendra-t-elle à dépasser le stade des discours pour impulser une dynamique transformationnelle durable ?
L’avenir immédiat de la politique emploi RDC se jouera dans les prochaines semaines, faisant de cette initiative un test décisif pour la capacité de l’administration Tshisekedi à répondre aux attentes légitimes d’une jeunesse en attente de perspectives concrètes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd