Le football congolais traverse-t-il sa pire crise de l’histoire ? La question mérite d’être posée après les déclarations choc de Trésor Lualua Lomana ce samedi 4 octobre 2025. L’ancien international congolais n’y va pas par quatre chemins : « Notre football est mort » assène-t-il avec la brutalité des réalités qu’on ne peut plus cacher.
Face à cette situation catastrophique, l’ancien pensionnaire de Newcastle United exige l’organisation immédiate des élections du nouveau comité exécutif de la FECOFA. « L’urgence s’impose » insiste-t-il, le regard déterminé. Son constat est sans appel : le football congolais est « down », pour reprendre son expression anglophone qui résume à elle seule l’état de déliquescence avancée.
Mais pourquoi un tel cri d’alarme ? La réponse se trouve dans l’analyse approfondie de la situation actuelle. Le Comité de Normalisation (CONOR) installé en avril 2023 continue de diriger la FECOFA, accumulant les échecs et les dysfonctionnements. Deux années et six mois d’instabilité chronique qui ont plongé le football national dans le chaos le plus total.
Qui pourrait contester le bilan désastreux ? Championnats nationaux interrompus, équipes nationales en perdition, élections sans cesse reportées… La liste des déconvenues s’allonge dangereusement. Les Léopards seniors, les équipes féminines, les U20 et U17 : toutes subissent les conséquences de cette gouvernance défaillante.
Lualua ne se contente pas de critiquer. Il propose une solution radicale : des élections à tous les niveaux pour insuffler « le vent nouveau » tant attendu. Son message s’adresse directement aux instances dirigeantes mondiales et continentales. « La CAF doit s’imprégner de notre situation » lance-t-il, conscient que sans pression internationale, rien ne bougera.
Le timing est crucial. L’assemblée générale de la CAF à Kinshasa représente une opportunité unique pour interpeller Gianni Infantino, Patrice Motsepe et Veron Mosengo. Ces derniers devront répondre aux questions brûlantes sur l’avenir du football congolais. Une occasion en or pour sortir de l’impasse.
Pourtant, une ombre au tableau persiste : l’absence des légendes congolaises à cette assemblée générale. « Chaque fédération s’est amenée avec ses anciens joueurs, ses légendes. Malheureusement pour nous, ce n’est pas le cas » déplore Lualua, visiblement amer. Comment comprendre cette exclusion alors que leur expertise pourrait éclairer les débats ?
Le match de gala au stade des Martyrs, qui s’est soldé par un spectaculaire 5-5 entre les Légendes congolaises et africaines, a au moins permis à Lualua de « rechausser les crampons ». Une bouffée d’oxygène dans un paysage footballistique asphyxié par les problèmes administratifs.
La balle est désormais dans le camp de la FIFA et de la CAF. Continueront-elles à soutenir un CONOR impopulaire et inefficace ? Ou choisiront-elles d’écouter la voix de la raison portée par Lualua et tant d’autres acteurs du football congolais ?
Une chose est certaine : le peuple congolais mérite mieux. Les passionnés de football attendent avec impatience ce « vent nouveau » qui redonnera ses lettres de noblesse au football national. Le chemin sera long, mais avec des leaders déterminés comme Trésor Lualua, l’espoir renaît.
La crise du football congolais n’est pas une fatalité. Elle appelle des solutions courageuses et une refonte complète du système. Les élections à la FECOFA représentent le premier pas vers cette renaissance tant attendue. À quand le sursaut salvateur ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
