Le gouvernement congolais instaure une révolution dans la gestion des liquidités RDC avec la création d’un mécanisme conjoint entre les ministères du Budget et des Finances. Cette décision stratégique, annoncée ce vendredi 3 octobre par le Vice-Premier ministre Adolphe Muzito, vise à restructurer en profondeur le mécanisme budget finances national, répondant ainsi aux instructions directes du président Félix Tshisekedi.
Comment cette réforme va-t-elle transformer le paysage financier congolais ? La nouvelle architecture institutionnelle s’articule autour d’un comité de gestion permanent regroupant les experts du budget, des finances et de la Banque centrale du Congo. Cette structure inédite aura pour mission fondamentale d’assurer le suivi et l’évaluation périodique du fonctionnement de la chaîne de dépense, créant ainsi une véritable discipline budgétaire au sein de l’appareil étatique.
Le dispositif technique repose sur trois piliers essentiels : une coordination renforcée sur la production des instructions de mise en œuvre du budget, l’optimisation du plan de trésorerie du secteur public et l’amélioration du plan de passation des marchés. Cette approche intégrée permettra de garantir l’exécution des paiement dépenses publiques dans le strict respect des procédures et du circuit prévus dans le manuel ad hoc.
Dans les faits, cette réorganisation du mécanisme budget finances implique que les ministres et différents gestionnaires des crédits devront désormais engager les dépenses en conformité absolue avec le plafond des crédits de la loi de finances, du plan d’engagement budgétaire et du plan de trésorerie. Une déconcentration accélérée de l’ordonnancement, instaurée par la loi relative aux finances publiques, viendra compléter ce dispositif technique sophistiqué.
Pour concrétiser ces orientations, le gouvernement élabore actuellement un projet d’arrêté interministériel Budget-Finances portant organisation et fonctionnement du Comité de gestion de la chaîne dépense gouvernement. Un projet de lettre à la Première ministre rappelant aux ordonnateurs le strict respect des procédures d’exécution complète cet arsenal réglementaire.
Cette initiative présidentielle intervient dans un contexte où l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) révèle des dysfonctionnements structurels alarmants. Selon cette organisation de la société civile, les crédits alloués aux investissements n’atteignent pas 5% d’exécution depuis des décennies, tandis que les fonds sont majoritairement absorbés par le fonctionnement des institutions et les rémunérations.
La réforme du système de gestion liquidités RDC représente donc un changement de paradigme fondamental. Elle traduit la volonté présidentielle de rompre avec une gouvernance réactive, souvent qualifiée de « gestion de l’urgence », pour construire une vision prospective de développement économique. Le chef de l’État a personnellement insisté sur l’impératif d’une gestion rigoureuse, transparente et responsable des deniers publics, soulignant que cette exigence « ne relève pas d’un choix mais d’un devoir républicain incontournable ».
Quels impacts concrets peut-on attendre de cette restructuration du mécanisme budget finances ? À court terme, la célérité du traitement des dépenses publiques devrait s’améliorer significativement, tandis qu’à moyen terme, la transparence et la traçabilité à chaque étape de la chaîne dépense gouvernement devraient restaurer la confiance des citoyens en leurs institutions. La crédibilité de l’État congolais, directement tributaire de l’efficacité de ce nouveau système de gestion liquidités RDC, se trouve ainsi au cœur des enjeux de cette réforme structurelle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd