La province du Maniema vient d’écrire une page historique dans le développement du secteur agricole congolais avec l’installation officielle de son premier bureau provincial de l’Ordre national des ingénieurs agronomes. Cet événement marquant, intervenu lors d’une assemblée générale extraordinaire et élective tenue ce samedi 4 octobre 2025, pourrait bien constituer le tournant décisif pour la relance agricole dans cette région au potentiel pourtant immense.
L’ingénieur Issumo Bombula Isaac, président national de l’Ordre, a lancé un plaidoyer fort pour un encadrement professionnel renforcé des ingénieurs agronomes de la RDC. Dans un entretien exclusif accordé à Radio Okapi, le leader professionnel a martelé un message clair : « La performance du secteur agricole congolais repose sur la présence de professionnels bien formés, encadrés et reconnus par une structure crédible. » Cette déclaration intervient dans un contexte où le pays cherche à atteindre l’autosuffisance alimentaire tout en développant des filières agricoles compétitives.
Mais pourquoi cet accent particulier sur l’encadrement des ingénieurs agronomes RDC ? La réponse réside dans le rôle multidimensionnel que ces professionnels sont appelés à jouer. Ils doivent simultanément accompagner les producteurs locaux dans l’amélioration de leurs pratiques, conseiller les décideurs politiques dans l’élaboration de stratégies agricoles cohérentes et proposer des solutions innovantes pour booster les rendements. Le développement agricole Maniema ne pourra véritablement décoller sans cette expertise technique organisée et structurée.
L’Ordre national ingénieurs agronomes se positionne ainsi comme le garant de la qualité et de l’éthique professionnelle. Cette instance de régulation veille scrupuleusement au respect des standards professionnels, organise la formation continue de ses membres et assure leur implication active dans les politiques agricoles nationales. Une mission cruciale quand on connaît l’importance stratégique de l’agriculture dans l’économie congolaise.
La question qui se pose désormais est la suivante : comment transformer cette structuration professionnelle en résultats concrets sur le terrain ? Le encadrement professionnel agriculture doit se traduire par des programmes d’accompagnement adaptés aux réalités locales, des formations continues alignées sur les défis contemporains et une meilleure coordination entre les différents acteurs de la chaîne de valeur agricole. La relance agricole Congo dépendra en grande partie de la capacité à créer cette synergie entre expertise technique et mise en œuvre opérationnelle.
Les défis à relever sont nombreux : faible productivité, accès limité aux intrants de qualité, difficultés de commercialisation, et impacts des changements climatiques. Face à ces enjeux complexes, les ingénieurs agronomes congolais devront faire preuve d’innovation et de résilience. Leur expertise technique combinée à une connaissance fine des spécificités locales constitue un atout majeur pour transformer l’agriculture congolaise.
L’installation de ce premier bureau provincial au Maniema pourrait servir de modèle pour les autres provinces de la RDC. Cette décentralisation de la gouvernance professionnelle permet une meilleure adaptation aux contextes régionaux tout en maintenant une cohérence nationale. Une approche qui pourrait accélérer significativement le développement agricole dans l’ensemble du pays.
À moyen terme, cette structuration renforcée des ingénieurs agronomes RDC devrait contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à la création d’emplois dans les zones rurales et à la diversification de l’économie nationale. Le secteur agricole, longtemps considéré comme le parent pauvre de l’économie congolaise, pourrait ainsi retrouver ses lettres de noblesse grâce à une profession mieux organisée et plus efficace.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net