Une crise humanitaire d’ampleur se déroule actuellement dans le territoire de Djugu, en Ituri, où près de 4 000 civils ont trouvé refuge autour de la base de la MONUSCO à Gina. Ces populations fuient l’intensification des affrontements CODECO CRP Ituri qui ensanglantent la région depuis fin septembre 2025.
Parmi ces déplacés civils Djugu, les femmes et enfants paient le plus lourd tribut avec 1 950 femmes et 700 enfants contraints d’abandonner leurs foyers. La situation sécuritaire s’est brutalement dégradée lorsque des miliciens CODECO ont intercepté des éléments de la Convention pour la Révolution Populaire en fuite dans la zone de Tcha-Toba.
Le Major Ahmed Bouhia, officier de l’information publique de la MONUSCO à Bunia, a confirmé que les Casques bleus ont dû se redéployer face aux tirs croisés pour prioriser la protection des civils. « Notre patrouille s’est retrouvée confrontée à des échanges de tirs à Tcha-Toba, où les miliciens CODECO interceptaient les CRP en fuite. Nous avons immédiatement adapté notre dispositif pour protéger les civils », a-t-il déclaré.
Face à cette escalade des violences Ituri 2025, la MONUSCO a dépêché des patrouilles renforcées équipées de véhicules blindés pour sécuriser les accès menacés. L’intervention rapide des forces onusiennes a permis l’évacuation de trois blessés graves, dont une adolescente de 13 ans et deux hommes, vers un hôpital local avant leur transfert par hélicoptère médicalisé à Bunia.
Comment expliquer cette recrudescence des violences dans une région déjà meurtrie par des années de conflits ? Les affrontements entre groupes armés se poursuivaient encore le lendemain matin, témoignant de l’instabilité persistante dans cette zone. La présence déterminée des Casques bleus a néanmoins permis d’éviter un bilan plus lourd.
L’évacuation blessés Bunia a été rendue possible grâce à la coordination entre la MONUSCO Gina et les services médicaux locaux. Cette opération humanitaire souligne l’importance cruciale de la présence internationale dans des régions où la protection des civils reste précaire.
La situation autour de la base de la MONUSCO reste tendue, avec des milliers de déplacés vivant dans des conditions précaires. Les organisations humanitaires s’organisent pour apporter une assistance d’urgence à ces populations vulnérables, tandis que la menace des combats persiste aux alentours.
Cette nouvelle flambée de violence interroge sur l’efficacité des mécanismes de stabilisation dans l’Ituri. Malgré les efforts de pacification, les civils continuent de payer le prix fort dans ces affrontements entre groupes armés. La communauté internationale suivra avec attention l’évolution de cette crise humanitaire qui risque de s’aggraver si des solutions durables ne sont pas rapidement trouvées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net