La forêt congolaise, ce poumon vert de l’Afrique, suffoque dans le silence. Pendant que les enjeux environnementaux s’intensifient, des millions de Congolais restent privés d’un accès vital à l’information écologique. Une situation alarmante que le Collectif 24 RDC a dénoncée avec force lors d’une table ronde organisée à Kinshasa, à l’occasion de la journée internationale de l’accès universel à l’information.
Comment protéger ce dont on ignore l’existence ? Cette question cruciale plane comme une épée de Damoclès au-dessus des efforts de conservation en République Démocratique du Congo. Le Collectif 24, dans son combat pour une gouvernance environnementale transparente, tire la sonnette d’alarme : l’information écologique n’est plus un luxe, mais une nécessité absolue.
Henri Longedja, secrétaire exécutif du Collectif 24, martèle un message clair : « L’information environnementale est un droit pour tous, et son accessibilité doit être garantie de manière équitable, surtout à l’ère du numérique ». Des paroles qui résonnent comme un cri d’alarme dans un pays où la connectivité des zones rurales RDC reste un défi majeur. Les communautés locales, pourtant premières concernées par les changements environnementaux, naviguent souvent dans le brouillard informationnel.
La fracture numérique creuse un fossé dangereux entre les citoyens. Pendant que Kinshasa vibre au rythme des innovations technologiques, les provinces éloignées peinent à accéder aux données environnementales essentielles. Paul Nkuadio, intervenant lors de cette rencontre, insiste sur l’urgence de former les jeunes aux outils numériques. « Les nouvelles générations doivent s’approprier ces technologies pour s’informer et vulgariser les contenus liés aux enjeux environnementaux » souligne-t-il.
Mais le tableau n’est pas totalement sombre. La table ronde a réuni un panel diversifié – gouvernement, journalistes, jeunes leaders, étudiants et acteurs du numérique – preuve que la prise de conscience gagne du terrain. Les participants ont plaidé pour une meilleure connectivité, une vulgarisation des lois sur l’information publique et une formation accrue des journalistes environnementaux. Autant de pistes concrètes pour construire une véritable démocratie environnementale.
L’accès à l’information environnementale représente bien plus qu’un simple droit : c’est le fondement d’une gouvernance environnementale RDC efficace. Sans transparence, comment lutter contre la déforestation ? Sans données accessibles, comment surveiller la pollution des cours d’eau ? La journée internationale accès universel information devient ainsi bien plus qu’une commémoration symbolique : c’est un rappel urgent des engagements à honorer.
Les défis restent immenses. Comment assurer un accès équitable à l’information quand les infrastructures de télécommunication peinent à couvrir l’immensité du territoire congolais ? Comment vulgariser des concepts techniques sans sacrifier la précision scientifique ? Le Collectif 24 propose une approche inclusive, combinant technologies modernes et méthodes traditionnelles de diffusion.
La route vers une information environnementale véritablement accessible est encore longue, mais chaque initiative comme celle du Collectif 24 allume une lumière dans l’obscurité. L’enjeu dépasse largement la simple circulation de données : il s’agit de construire une société congolaise informée, capable de protéger son patrimoine naturel exceptionnel. Le temps presse, et chaque jour perdu représente un arbre abattu, une espèce menacée, un écosystème dégradé.
La mobilisation doit maintenant s’intensifier. Les autorités, la société civile et le secteur privé doivent unir leurs forces pour briser les barrières informationnelles. Car au-delà des discours et des déclarations d’intention, c’est l’avenir environnemental de toute une nation qui se joue dans cette bataille pour l’accès à l’information.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net