La situation sécuritaire dans la province de l’Ituri continue d’alarmer la communauté internationale. Lors d’une intervention mardi devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, la représentante spéciale du Secrétaire général en RDC, Bintou Keita, a tiré la sonnette d’alarme concernant la persistance des attaques du groupe armé Codeco dans cette région orientale du pays.
« Les attaques de la Codeco persistent », a déclaré avec gravité la cheffe de la Monusco, soulignant l’urgence d’une réponse coordonnée face à cette menace sécuritaire récurrente. Cette mise en garde intervient dans un contexte où la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC a dû procéder à l’hébergement d’environ 3.500 personnes déplacées dans sa base de Villa, suite à de violents affrontements opposant les milices du CRP aux forces armées congolaises.
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation critique où des milliers de civils cherchent refuge auprès de la Monusco ? La réponse réside dans l’escalade des violences qui secouent l’Ituri depuis plusieurs mois, malgré les différents efforts de pacification entrepris par les autorités congolaises. Les populations civiles paient le prix fort de ce conflit armé qui semble s’éterniser.
Face à cette crise humanitaire et sécuritaire, Bintou Keita a lancé un appel direct aux groupes armés impliqués dans les processus de paix. « J’exhorte tous les groupes armés participant au dialogue de paix 1 ou 2 en Ituri à honorer leurs engagements et à libérer les 400 enfants qu’ils détiennent encore », a-t-elle insisté. Cet appel poignant met en lumière une réalité troublante : la détention d’enfants par des groupes armés reste une pratique courante dans la région.
La question se pose avec acuité : pourquoi les différents dialogues de paix n’ont-ils pas permis de mettre un terme définitif à ces violences ? Malgré plusieurs initiatives de négociation entre les autorités congolaises, les communautés locales et les groupes armés actifs dans l’Ituri, les résultats concrets se font attendre. La persistance des attaques de la Codeco démontre les limites des approches actuelles.
La situation en Ituri représente-t-elle un échec pour la Monusco en RDC ? La mission onusienne, sous la direction de Bintou Keita, continue pourtant de multiplier les efforts pour stabiliser la région. L’hébergement de milliers de déplacés dans la base de Villa témoigne de l’engagement concret des Casques bleus sur le terrain. Cependant, la complexité du conflit armé en Ituri nécessite des solutions plus globales et durables.
Qu’en est-il de l’avenir des processus de paix dans cette province meurtrie ? Les appels répétés de la cheffe de la Monusco semblent indiquer que la voie du dialogue reste privilégiée, malgré les obstacles. La libération des enfants détenus par les groupes armés constituerait un signal fort en faveur d’une pacification réelle de l’Ituri.
La communauté internationale suivra avec attention l’évolution de cette situation préoccupante. L’intervention de Bintou Keita devant le Conseil de sécurité des Nations Unies aura au moins eu le mérite de remettre la lumière sur une crise qui, malheureusement, tend à devenir chronique. La sécurité des populations civiles en RDC demeure plus que jamais un enjeu majeur pour la stabilisation du pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
