Alors que de nombreuses universités congolaises peinent à maintenir leurs infrastructures, l’Université Officielle de Mbuji-Mayi vient d’achever sa métamorphose. Depuis le lundi 29 septembre, les travaux de modernisation de l’UOM sont entièrement terminés, offrant à la province du Kasaï Oriental un établissement d’enseignement supérieur aux standards modernes. Comment cette transformation va-t-elle impacter l’avenir éducatif de toute une région ?
La nouvelle infrastructure universitaire suscite l’admiration générale parmi la population locale. De nombreux habitants se déplacent pour découvrir ce qu’ils qualifient de « véritable bijou érigé au cœur du pays ». Une émotion palpable se lit sur les visages des Mbujimayens qui, pour certains, découvrent pour la première fois un bâtiment d’une telle envergure dans leur ville. « On a une bonne université, je suis très très contente. Depuis que je suis née à Mbuji-Mayi, je n’ai jamais vu un bâtiment pareil », confie une habitante, les yeux brillants de fierté.
Cette modernisation de l’UOM représente bien plus qu’un simple lifting architectural. Elle matérialise une vision ambitieuse pour l’éducation supérieure en République Démocratique du Congo. Les nouveaux bâtiments de l’université Mbuji-Mayi offrent désormais des conditions d’étude et de travail radicalement améliorées. L’établissement dispose maintenant de 16 auditoires pouvant accueillir 200 étudiants chacun, ainsi que deux amphithéâtres de 400 places. De quoi répondre aux besoins croissants d’une jeunesse avide de formation.
La révolution numérique n’a pas été oubliée dans cette transformation. Une salle d’informatique équipée de 60 postes de travail permettra aux étudiants de se familiariser avec les outils technologiques essentiels à leur insertion professionnelle. La bibliothèque, avec ses 44 tables de lecture, devient un espace de recherche et de concentration digne de ce nom. Quant à la salle des professeurs de 25 places, elle offre aux enseignants un environnement de travail conforme à leur mission.
Mais la véritable innovation réside peut-être dans la résidence estudiantine de 154 chambres. Cette infrastructure répond à un besoin crucial pour les étudiants venant d’autres régions et améliore considérablement leurs conditions de vie. L’autonomie énergétique et hydrique de l’établissement constitue un autre atout majeur, avec un réseau autonome d’eau potable, un groupe électrogène et une cabine privée de connexion au réseau électrique extérieur. La clôture métallique entourant l’ensemble du site assure quant à elle la sécurité nécessaire au bon déroulement des activités académiques.
Quel impact cette modernisation aura-t-elle sur les choix d’orientation des jeunes diplômés ? Plusieurs lauréats de l’examen d’État 2025 ont déjà manifesté leur intention de s’inscrire à l’UOM. « Ça me donne vraiment envie d’étudier. Je suis impressionnée de pouvoir devenir étudiante et une bonne citoyenne pour mon pays. Les mots me manquent », s’enthousiasme une jeune fille. Elle ajoute : « Pour nous, les jeunes de Mbuji-Mayi, cela garantit une formation adéquate et professionnelle. L’année prochaine, je serai étudiante à l’Université Officielle de Mbuji-Mayi. »
Cette transformation de l’infrastructure universitaire en RDC pourrait-elle servir de modèle pour d’autres établissements ? Les nouveaux bâtiments de l’UOM seront inaugurés la semaine prochaine selon des sources proches de l’université. Cet événement marquera sans doute un tournant dans l’histoire de l’enseignement supérieur dans la région. La modernisation de l’université Mbuji-Mayi démontre qu’il est possible d’offrir aux étudiants congolais des conditions d’étude comparables à celles d’autres pays africains.
Au-delà des murs et des équipements, c’est toute une dynamique éducative qui se met en place. Cette rénovation complète de l’UOM pourrait bien inspirer d’autres projets similaires à travers le pays. L’investissement dans l’infrastructure universitaire représente en effet un pari sur l’avenir, un engagement en faveur de la jeunesse congolaise et de son potentiel. La qualité des installations conditionne en partie la qualité de la formation, et par conséquent, la capacité des diplômés à contribuer au développement du pays.
La réussite de ce projet de modernisation interpelle également sur les enjeux de décentralisation de l’enseignement supérieur. En dotant Mbuji-Mayi d’une université moderne, on offre aux jeunes de l’intérieur du pays une alternative à l’exode vers Kinshasa ou Lubumbashi. Cette approche pourrait contribuer à un développement plus harmonieux de toutes les régions de la RDC. L’éducation supérieure au Congo se réinvente ainsi, progressivement mais sûrement, pour répondre aux défis du XXIe siècle.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net