Dans le territoire d’Irumu, province de l’Ituri, une transformation remarquable s’opère à Tchabi. Après des années de violences attribuées principalement aux rebelles ADF, la localité connaît aujourd’hui une renaissance communautaire exceptionnelle. Le gouverneur de l’Ituri, le lieutenant-général Johny Luboya, a personnellement salué cette évolution significative vers la cohésion intercommunautaire Ituri.
Les marchés, autrefois désertés, bruissent à nouveau d’activités commerciales. Les écoles ont rouvert leurs portes aux enfants de toutes les communautés. Les espaces publics, naguère théâtres de tensions, redeviennent des lieux de rencontre et d’échange. Cette normalisation progressive des activités quotidiennes témoigne d’une restauration fragile mais réelle de la confiance entre les populations.
Comment cette réconciliation communautaires RDC a-t-elle été possible ? Les autorités locales et les notables ont joué un rôle déterminant dans ce processus de pacification. Babamdilau, notable de la chefferie de Banyali Tchabi, insiste avec conviction sur la nécessité de préserver cette unité retrouvée face à la persistance de la menace ADF. Son plaidoyer pour la cohésion sociale trouve un écho particulier dans le contexte sécuritaire actuel.
Le lieutenant-général Johny Luboya Tchabi ne cesse de rappeler que la stabilité durable de la province repose fondamentalement sur le vivre-ensemble entre toutes les composantes sociales. Lors de ses interventions publiques à Bunia, la capitale provinciale, il martèle un message constant : la paix Ituri ADF ne peut s’installer durablement sans une véritable réconciliation entre les communautés. Son appel à la tolérance et au pardon résonne comme une condition essentielle à la prospérité future de la région.
La communauté internationale, par la voix de Vivian Van de Perre, cheffe adjointe de la MONUSCO Ituri, apporte son soutien à cette dynamique positive. Lors de sa récente visite dans la région, elle a souligné l’impérative nécessité d’éradiquer les discours de haine qui pourraient compromettre les avancées réalisées. La représentante onusienne a réaffirmé l’engagement de la MONUSCO à accompagner le gouvernement et les populations locales dans ce processus complexe de consolidation de la paix.
Les défis restent néanmoins considérables. La présence des groupes armés, notamment des ADF, continue de planer comme une menace sur les progrès accomplis. La vigilance reste de mise, et la population est encouragée à maintenir sa mobilisation pour préserver les acquis de cette paix naissante. Les autorités insistent sur la nécessité d’une approche concertée entre forces de sécurité, communauté internationale et société civile.
Cette expérience de Tchabi pourrait-elle servir de modèle pour d’autres régions de l’Ituri encore en proie aux violences intercommunautaires ? Les leçons tirées de ce succès méritent certainement d’être partagées et adaptées aux contextes spécifiques des différentes localités de la province. La coordination entre initiatives locales et appui international apparaît comme un élément clé de cette réussite.
La route vers une paix durable reste longue, mais les premiers pas franchis à Tchabi démontrent qu’une alternative à la violence est possible. La détermination des populations, couplée à l’engagement des autorités et au soutien international, ouvre une perspective encourageante pour l’avenir de l’Ituri. Cette expérience concrète de réconciliation offre un message d’espoir pour l’ensemble de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
