Dans un coup de théâtre politique qui secoue la scène congolaise, Dany Banza Maloba, ancien pilier de la stratégie présidentielle au Katanga, porte des accusations graves contre l’entourage immédiat de Félix Tshisekedi. Ce revirement spectaculaire, intervenu après des mois de silence, jette une lumière crue sur les luttes intestines qui minent la présidence congolaise. Comment un si proche collaborateur en vient-il à dénoncer un complot ourdi dans les coulisses du pouvoir ? La révélation, faite lors d’un entretien médiatique à Likasi, expose des fissures inquiétantes au sein de l’administration Tshisekedi.
Dany Banza Maloba pointe du doigt deux figures clés : Kahumbu Mandungu Bula, conseiller privé du chef de l’État, et Lisette Kabanga Tshibwabwa, directrice de cabinet au sein du Conseil national de la cyberdéfense. Selon lui, ces collaborateurs orchestrent une campagne de déstabilisation, allant jusqu’à fabriquer des preuves audio via l’intelligence artificielle pour l’impliquer dans des alliances avec la rébellion du M23 et l’ancien président Joseph Kabila. « Ces audios falsifiés me présentent comme le financier de Nangaa et Kabila, une absurdité totale quand on sait les ressources dont dispose le M23 », dénonce-t-il avec véhémence. Cette accusation de conspiration politique en RDC soulève des questions sur l’intégrité des proches du pouvoir.
L’analyse de ces allégations révèle une stratégie de discrédit typique des guerres de palais. Banza Maloba argue de l’illogisme des charges : pourquoi un homme aux moyens limités serait-il le mécène de seigneurs de guerre contrôlant des régions minières riches ? Son ton ironique – « la main qui donne est au-dessus » – souligne le ridicule de l’affaire, mais aussi l’irresponsabilité d’un entourage qui, selon lui, néglige les vraies crises sécuritaires à Uvira ou Kalemie. Cette affaire pourrait-elle affaiblir la crédibilité de Tshisekedi, déjà confronté à des défis multiples ?
Le contexte historique ajoute une couche de complexité. Banza Maloba fut un soutien précoce de Tshisekedi, ayant quitté le camp de Moïse Katumbi en 2018 pour rejoindre la coalition victorieuse. Nommé ambassadeur itinérant, il a incarné la loyauté jusqu’à son éviction lors du dernier remaniement. Son amertume actuelle reflète-t-elle une marginalisation calculée ou une simple rivalité personnelle ? Les collaborateurs visés, Kahumbu et Lisette, symbolisent les réseaux d’influence qui se disputent la faveur présidentielle. Banza affirme que leurs manœuvres salissent non pas lui, mais le « grand frère » Tshisekedi, fragilisant l’imperium présidentiel dans un pays en proie à l’insécurité.
Malgré les menaces, Banza se dit serein, annonçant son retour à Kinshasa pour une rencontre avec le chef de l’État. « Je n’ai aucune inquiétude ; ces adversaires ne sont pas à ma hauteur », lance-t-il, défiant. Cette confidence suggère une confiance dans sa relation avec Tshisekedi, mais aussi un risque de escalade si le président ne désamorce pas la crise. Les prochains jours verront-ils une clarification ou une exacerbation des tensions ? Pour l’instant, ce scandale gouvernemental au Congo expose les failles d’un système où les luttes internes priment sur l’intérêt national.
En conclusion, cette affaire dépasse la simple querelle personnelle. Elle met en lumière les mécanismes de la conspiration politique en RDC, où l’arme de l’accusation infondée sert à éliminer les gêneurs. L’entourage de Tshisekedi, en tolérant de telles pratiques, joue avec le feu : un discrédit durable pourrait saper la légitimité d’un pouvoir déjà contesté. Alors que le pays affronte des défis sécuritaires et économiques, ces guerres de corridors rappellent que la stabilité institutionnelle reste un vœu pieux. L’épisode Banza Maloba pourrait bien être le prélude à d’autres révélations, testant la résilience d’une présidence en sursis.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
