Dans un discours à la fois ferme et diplomatique, le président Félix Tshisekedi a tracé une ligne rouge claire dans les relations entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis : les ressources minières congolaises ne seront pas mises « aux enchères » malgré le partenariat stratégique en cours avec Washington. Cette déclaration, faite en marge des réunions internationales à New York, révèle la complexité des négociations qui se jouent dans l’ombre entre les deux nations.
Le chef de l’État congolais a su manier l’art de la nuance en affirmant que le partenariat minier États-Unis Congo ne signifiait aucunement une capitulation de la souveraineté économique du pays. « Nous développons des collaborations mutuellement bénéfiques, pas des ventes à la découpe de notre patrimoine national », a-t-il martelé, répondant ainsi aux craintes exprimées par certains observateurs politiques.
Cette position tranchée de Félix Tshisekedi sur les ressources minières RDC intervient dans un contexte géopolitique particulièrement sensible. Alors que les États-Unis cherchent à sécuriser leur approvisionnement en minerais critiques pour leur transition énergétique, la RDC entend jouer pleinement son rôle de puissance minière mondiale sans pour autant brader ses atouts. La question qui se pose désormais est simple : comment concilier attractivité des investissements et préservation des intérêts nationaux ?
Le président a longuement développé sa vision d’une politique minière congolaise réformée, où les partenariats internationaux doivent servir prioritairement le développement local. « L’accord avec Kobold Metals n’est qu’un exemple de notre nouvelle approche : nous attirons les compétences et les technologies tout en gardant le contrôle stratégique de nos ressources », a-t-il expliqué, soulignant l’importance de la transformation locale des minerais.
Mais derrière ces déclarations économiques se cache un enjeu sécuritaire tout aussi crucial. Tshisekedi n’a pas manqué de rappeler que l’accord de paix avec le Rwanda, pourtant soutenu par la médiation américaine, n’a pas apporté la stabilité espérée dans l’est du pays. « Le Rwanda continue de soutenir le M23 sous couvert de désengagement », a-t-il dénoncé, créant ainsi un lien implicite entre la sécurité régionale et la capacité de la RDC à négocier ses partenariats économiques en position de force.
Cette prise de position intervient à un moment charnière des relations RDC États-Unis mines, alors que Washington intensifie ses efforts pour contrer l’influence chinoise dans le secteur minier africain. Le président congolais semble vouloir jouer sur plusieurs tableaux simultanément, refusant de s’aligner sur une puissance au détriment d’une autre. Cette stratégie d’équilibre demande une maîtrise diplomatique exceptionnelle, surtout dans un contexte de conflit régional persistant.
Quelles seront les conséquences de cette fermeté affichée par Tshisekedi ? Les investisseurs américains accepteront-ils de jouer selon les nouvelles règles du jeu congolaises ? La réponse se trouve peut-être dans la capacité de la RDC à transformer sa souveraineté économique en levier de développement concret pour sa population. Le président a clairement indiqué que l’époque des contrats léonins était révolue, mais saura-t-il résister aux pressions qui ne manqueront pas de s’intensifier ?
Alors que les négociations se poursuivent dans les coulisses du pouvoir, une chose est certaine : Félix Tshisekedi a envoyé un message fort à ses partenaires internationaux. La RDC n’est plus prête à échanger ses richesses minières contre des promesses de développement. Reste à savoir si cette nouvelle doctrine se traduira par des avancées concrètes pour les Congolais ou si elle restera un vœu pieux dans l’arène géopolitique mondiale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: https://www.reuters.com/world/africa/congo-will-not-auction-mineral-resources-us-president-says-2025-09-22/?utm_source=chatgpt.com