Le village de Lukoma, situé dans le groupement Luberike au territoire de Walikale, a été le théâtre d’un pillage systématique dimanche 21 septembre. Des miliciens wazalendo, présumément membres du groupe armé Mouvement d’Actions pour le Changement (MAC), ont investi cette localité stratégique entre Kikamata 1 et Buhendje, semant la terreur parmi la population civile.
Selon plusieurs témoignages recueillis auprès des victimes, les assaillants sont arrivés en matinée alors que les habitants se préparaient pour la messe dominicale. Armés mais sans avoir recours à leurs armes à feu, ces miliciens ont méthodiquement procédé au pillage des biens de la population. Mais comment une telle opération a-t-elle pu se dérouler sans aucune intervention des forces de l’ordre?
Le modus operandi des pillards révèle une organisation remarquable. Ils sont passés de maison en maison, confisquant tous les biens de valeur à leur portée. Les victimes, impuissantes face à cette démonstration de force, ont vu leurs économies et leurs moyens de subsistance disparaître en quelques heures seulement. Cette attaque ciblée soulève des questions cruciales sur l’insécurité persistante dans le territoire de Walikale.
Les conséquences de ce pillage à Lukoma dépassent le cadre local. Des voyageurs de passage ont également été dépouillés de leurs effets personnels. Plus grave encore, des taximen motos transportant des marchandises entre Goma et Walikale ont été interceptés et dévalisés. Cette situation met en lumière la vulnérabilité des axes de communication dans cette région en proie à l’instabilité.
Les sources coutumières locales confirment l’ampleur des dégâts matériels et psychologiques. Le conflit armé dans le Nord-Kivu continue de faire des civils les premières victimes de ces violences récurrentes. La multiplication des groupes armés dans la zone – MAC, UHURU, APCLS, NDC-R, RAIYA KUJIGOMBOA et M23 – complique davantage la sécurisation du secteur des Wanianga.
Les habitants de Lukoma expriment une inquiétude grandissante face à l’avenir. Privés de leurs biens essentiels et vivant dans la crainte de nouvelles exactions, ils appellent à une intervention urgente des autorités compétentes. La recrudescence des activités des groupes armés dans le territoire de Walikale nécessite une réponse sécuritaire adaptée et immédiate.
Ce pillage systématique intervient dans un contexte sécuritaire déjà précaire. Le Nord-Kivu reste marqué par des tensions persistantes entre différents acteurs armés, avec des conséquences dramatiques pour les populations civiles. La communauté internationale suivra-t-elle avec attention l’évolution de cette situation préoccupante?
Les autorités locales doivent maintenant faire face à plusieurs défis : sécuriser la zone, identifier les responsables de ce pillage à Lukoma, et apporter une assistance aux victimes. La présence des miliciens wazalendo dans cette région soulève par ailleurs des questions sur le contrôle effectif du territoire par les forces régulières.
Cet événement tragique rappelle cruellement la vulnérabilité des communautés rurales face à la prolifération des groupes armés dans l’est de la RDC. La résolution durable des conflits dans le Nord-Kivu passe nécessairement par un désarmement effectif de toutes les milices et une meilleure gouvernance sécuritaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd