La recrudescence des affrontements entre les combattants Wazalendo et les rebelles du M23 plonge le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, dans une crise humanitaire et éducative sans précédent. Des entités entières se vident de leurs habitants, fuyant les violences incessantes qui paralysent toute activité socio-économique.
Comment les populations civiles survivent-elles dans ce contexte de violence permanente ? Les sources locales décrivent des conditions de vie précaires, avec un accès limité à l’aide humanitaire. Les organisations peinent à atteindre les zones affectées en raison de l’insécurité rampante, laissant des milliers de personnes sans assistance vitale.
Le système éducatif subit de plein fouet les conséquences de ce conflit Nord-Kivu. Au moins 19 écoles primaires et 8 secondaires sont fermées depuis la rentrée scolaire dans les groupements Banyungu et Bukombo vers Bihiri. Les autorités scolaires ont tenté une solution de repli en déplaçant 11 écoles primaires et 7 secondaires vers Nyabindo, zone considérée comme plus sûre.
Mais cette mesure ne suffit pas. Un nombre important d’écoliers reste privé d’éducation, soit parce qu’ils ont été contraints au déplacement loin des établissements scolaires, soit parce qu’ils sont bloqués dans des zones trop dangereuses. La jeunesse de Masisi paie un lourd tribut à cette instabilité sécuritaire.
Les affrontements récurrents ne se limitent pas à des pertes matérielles. Les civils payent le prix fort de cette violence. Le 7 septembre dernier, une incursion d’hommes armés dans le village Loashi en secteur Osso Banyungu a fait un mort et six blessés par arme blanche et arme à feu. La tragédie s’est poursuivie le 8 septembre lorsqu’une bombe est tombée sur le village Mulu, causant trois morts et sept blessés.
Ces incidents dramatiques illustrent l’urgence d’une solution durable pour les déplacés Nord-Kivu. La crise humanitaire RDC s’aggrave de jour en jour dans cette région, où les populations vivent dans la peur constante des combats entre le M23 et les Wazalendo. Les besoins en protection, nourriture, abris et soins médicaux augmentent exponentiellement.
Quand la communauté internationale prendra-t-elle des mesures concrètes pour mettre fin à cette spirale de violence ? Les écoles fermées Masisi symbolisent l’effondrement d’un système éducatif entier, privant une génération entière de son droit fondamental à l’instruction. La situation exige une réponse urgente et coordonnée avant que le bilan humain ne devienne encore plus lourd.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net