La région de Shabunda au Sud-Kivu vit des heures sombres depuis mardi 16 septembre. Des affrontements entre factions rivales du groupe Wazalendo ont éclaté à Lusengi, plongeant la population dans la terreur. Comment une telle escalade de violence a-t-elle pu se produire au sein de groupes supposés collaborer avec les forces armées régulières ?
Selon des témoins locaux, l’incident a débuté lorsque des combattants dirigés par le général autoproclamé Mbea ont pris d’assaut le centre commercial de Lusengi. Leur intervention brutale aurait visé un opérateur économique avant de s’en prendre sauvagement à un chef local. La situation a basculé lorsque la nouvelle des violences a circulé parmi les habitants.
La réaction populaire n’a pas tardé. Apprenant que leur chef de centre avait été battu, blessé et hospitalisé, de nombreux résidents se sont rassemblés pour exiger des explications. Face à cette mobilisation citoyenne, les Wazalendo présents sur place ont choisi la manière forte : des tirs en l’air ont été effectués pour disperser la foule.
L’information a rapidement traversé les collines pour atteindre Kalole. Les combattants Wazalendo de cette localité, alertés par les événements, ont immédiatement entrepris de descendre vers Lusengi. Leur objectif : comprendre les raisons de ces tirs et cette brutalité envers la population civile.
Anticipant cette réaction, les hommes de Mbea ont établi des positions défensives. Le face-à-face entre les deux factions a rapidement dégénéré en échanges de tirs nourris. Les habitants, pris entre deux feux, n’ont eu d’autre choix que la fuite vers des zones considérées comme plus sûres.
Cet incident soulève des questions cruciales sur le contrôle réel des groupes armés opérant dans la région. Les Wazalendo, pourtant présentés comme des supplétifs de l’armée régulière, semblent fonctionner en entités autonomes et rivales. Quelle autorité peut réellement exercer le commandement militaire sur ces factions ?
La sécurité à Shabunda reste précaire malgré les efforts de stabilisation. Ces affrontements internes au sein des groupes armés démontrent la complexité du paysage sécuritaire dans le territoire. La population civile continue de payer le prix fort de ces rivalités fratricides.
Les conséquences humanitaires de ces violences pourraient s’avérer graves. De nombreuses familles ont dû abandonner leurs foyers et leurs activités économiques. Le centre commercial de Lusengi, vital pour l’économie locale, reste paralysé par ces événements.
Les autorités locales et provinciales n’ont pas encore fait de déclaration officielle concernant ces affrontements. La communauté attend des mesures concrètes pour désarmer ces factions et rétablir l’autorité de l’État dans cette zone critique du Sud-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net