À Kinshasa, le chaos routier aux heures de pointe scolaire atteint des niveaux insupportables. « Je perds quotidiennement 45 minutes dans les embouteillages devant l’école de mes enfants », témoigne Marie, mère de famille exaspérée. Comme elle, des milliers de parents et riverains subissent les conséquences du stationnement anarchique aux abords des établissements scolaires.
Face à cette situation critique, le gouvernement provincial a décidé de passer à l’action. Ce jeudi 11 septembre, une réunion cruciale a rassemblé ministres, responsables de la prévention routière et directeurs d’écoles. Objectif : trouver des solutions concrètes pour désengorger les artères paralysées par les attroupements de véhicules.
Le constat est sans appel. Le stationnement sauvage devant les écoles serait l’une des causes principales des embouteillages monstres qui étranglent Kinshasa chaque matin et chaque soir. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi les mesures précédentes n’ont-elles pas fonctionné ?
Les solutions annoncées semblent enfin prendre en compte la complexité du problème. Au-delà de la simple répression, une approche multidimensionnelle a été adoptée. Réouverture des routes fermées, installation de panneaux de signalisation, promotion du covoiturage : autant de mesures qui pourraient changer le quotidien des Kinois.
Mais la mesure la plus innovante reste la création de parkings scolaires spécialement aménagés. Une initiative qui pourrait radicalement transformer la circulation autour des établissements concernés. Serait-ce enfin la solution tant attendue ?
La sensibilisation des parents apparaît également comme un axe majeur. Des campagnes conjointes Gouvernement-CNPR vont être lancées pour rappeler les règles élémentaires du code de la route. Car sans changement de comportement, aucune infrastructure ne pourra résoudre le problème durablement.
La lutte contre les marchés pirates et les occupations illégales de la chaussée complète ce dispositif ambitieux. Une commission mixte incluant Éducation, Transports, Intérieur, Police et CNPR assurera le suivi de ces mesures.
L’expérimentation débutera dans les communes de Gombe, Ngaliema et Kintambo. Des écoles pilotes comme le CS Manyanga, les Loupiots ou le Lycée Sacré-Cœur serviront de laboratoire pour cette nouvelle approche de la circulation scolaire à Kinshasa.
Cette initiative soulève cependant des questions fondamentales. Les mesures techniques suffiront-elles à changer des habitudes profondément ancrées ? Comment garantir l’adhésion des parents et des riverains ? La volonté politique sera-t-elle maintenue dans la durée ?
Derrière ces questions techniques se profile un enjeu sociétal majeur : la capacité de Kinshasa à se moderniser et à offrir à ses habitants une qualité de vie décente. La circulation autour des écoles devient ainsi le symbole des défis urbains auxquels la capitale doit faire face.
Si l’expérience pilote fonctionne, elle pourrait être étendue à l’ensemble de la ville. Une lueur d’espoir pour tous ceux qui rêvent d’une Kinshasa où circuler ne rimerait plus avec souffrance.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd