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Crise financière de l’ONU : la MONUSCO sonne l’alarme sur les droits humains en RDC

La crise financière qui frappe les Nations Unies compromet gravement les opérations de la MONUSCO en République Démocratique du Congo, selon la déclaration alarmante de Bintou Keita, cheffe de la mission onusienne, devant le Conseil des droits de l’homme à Genève. Les coupes budgétaires sans précédent imposées par l’administration américaine affectent directement la capacité de l’organisation à protéger les civils et soutenir les institutions congolaises.

Cette situation financière critique a entraîné une réduction significative des déploiements sur le terrain, perturbant l’assistance technique dans des domaines essentiels comme la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité. L’expertise médico-légale, cruciale pour documenter les violations des droits humains, subit également les contrecoups de ces restrictions budgétaires. Comment les progrès en matière de gouvernance démocratique pourront-ils être préservés face à de telles contraintes ?

L’impact humanitaire de ces coupes budgétaires ONU RDC se révèle particulièrement dramatique. Plus de 8 millions de personnes déplacées internes, l’un des chiffres les plus élevés au monde, peinent à recevoir une assistance vitale. La situation des femmes et des filles victimes de violences sexuelles préoccupe profondément la cheffe de la MONUSCO, qui note une augmentation des cas tandis que les moyens d’assistance diminuent.

Le contexte international amplifie cette crise humanitaire RDC 2025. Les Nations Unies ont annoncé entre mai et juin 2025 une réduction drastique de leur plan d’aide humanitaire mondial, passant de 44 à 29 milliards de dollars. Cette décision, qualifiée de « coupes budgétaires les plus importantes jamais opérées », force l’organisation à « hyper-prioriser » l’aide pour 114 millions de personnes parmi les plus vulnérables.

Pour la RDC spécifiquement, le plan de réponse humanitaire 2025 nécessite 2,54 milliards de dollars pour venir en aide à 11 millions de personnes. Or, ce plan crucial n’est financé qu’à hauteur de 15%, avec seulement 376 millions de dollars reçus à ce jour. Ce déficit financier menace directement la survie de millions de Congolais affectés par des conflits armés, des catastrophes naturelles et des épidémies.

La polycrise que traverse la RDC combine plusieurs éléments déstabilisateurs : une spirale de violence s’étendant de l’Ituri au Tanganyika, la présence d’autorités de facto dans des zones clés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et maintenant cette crise majeure du financement de la réponse humanitaire. La communauté internationale doit-elle rester spectatrice face à cette détérioration prévisible de la situation ?

La perte d’au moins 13 travailleurs humanitaires depuis janvier 2025 illustre les dangers auxquels font face ceux qui tentent de porter assistance aux populations vulnérables. L’insécurité persistante dans l’est du Congo, combinée au manque de ressources, crée une tempête parfaite qui pourrait anéantir des années de progrès en matière de protection des droits humains.

Les implications de cette crise financière dépassent le cadre humanitaire immédiat. La limitation du soutien onusien aux institutions congolaises risque de compromettre les efforts de stabilisation et de reconstruction de l’État. La lutte contre l’impunité, essentielle pour briser les cycles de violence, se trouve particulièrement affectée par ces restrictions budgétaires.

Alors que les conflits se multiplient à travers le monde, la compétition pour des ressources humanitaires de plus en plus rares s’intensifie. Des zones comme le Soudan, le Myanmar ou Gaza, confrontée à un risque « critique » de famine, se disputent une attention et des fonds limités. La RDC, avec ses millions de déplacés et ses crises multidimensionnelles, risque de payer le prix fort de cette concurrence humanitaire.

La déclaration de Bintou Keita sonne comme un avertissement solennel : sans un financement adéquat de la MONUSCO et de l’assistance humanitaire, les progrès durement acquis en matière de droits humains et de gouvernance démocratique pourraient être réduits à néant. La communauté internationale parviendra-t-elle à répondre à cet appel avant que la situation ne devienne irréversible ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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