Une nouvelle vague d’enlèvements perpétrée par les miliciens Mobondo a frappé la périphérie de Kinshasa, révélant la persistance de l’insécurité aux portes de la capitale congolaise. Près de dix personnes kidnappées vendredi dernier dans le village Mbankana, territoire de Maluku, ont finalement été libérées dimanche après l’intervention des services de sécurité.
L’attaque s’est déroulée selon un mode opératoire devenu récurrent. Un groupe de six femmes et deux hommes a été ciblé près d’une source d’eau à Mbankana, tandis qu’un neuvième individu était enlevé le même jour lors d’une cérémonie funéraire. Comment ces miliciens opèrent-ils en toute impunité à quelques kilomètres seulement de la capitale?
Le bourgmestre de Maluku, Alexis Mampa Mundono, a confirmé la libération des otages tout en déplorant l’insécurité chronique qui règne dans sa juridiction. «Les femmes sont allées puiser de l’eau et les Mobondo les ont capturées au nombre de six avec deux hommes. Le samedi, ils ont arrêté un monsieur qui était en deuil», a-t-il témoigné, soulignant le caractère brutal de ces enlèvements.
Cette libération intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. La semaine dernière, une dizaine de femmes avaient déjà été attaquées à une dizaine de kilomètres du village Camp Banku, dans le territoire de Kwamouth. Cinq d’entre elles avaient été kidnappées avant d’être finalement libérées par les FARDC après deux jours de captivité.
Le conflit Teke Yaka continue donc de nourrir une spirale violence qui frappe régulièrement les populations civiles. Les milices Mobondo, issues de ce conflit communautaire, multiplient les actions criminelles malgré les opérations de pacification menées par les forces gouvernementales.
Face à cette situation, le bourgmestre de Maluku a lancé un vibrant appel à la paix. «Nous voulons la paix sur toute l’étendue de la République. Moi je demanderai à mes frères, soi-disant milice Mobondo, d’abandonner les armes. Les Teke et les Yaka sont des frères, ils ont vécu des années et des années ensemble et ont partagé du pain». Un message de reconciliation qui contraste avec la dure réalité sur le terrain.
L’insécurité à Maluku et dans les territoires avoisinants questionne la capacité des autorités à protéger les populations civiles. Maluku, pourtant située aux portes de Kinshasa, reste le théâtre régulier d’attaques et d’enlèvements perpétrés par des groupes armés. Jusqu’à quand les habitants devront-ils vivre dans la peur?
Les services de sécurité congolais font face à un défi complexe. La libération des otages de Mbankana démontre leur capacité d’intervention, mais elle révèle aussi la persistance d’une menace sécuritaire qui nécessite une réponse plus globale. La pacification de la région exige autant d’actions militaires que d’initiatives politiques pour résoudre les conflits communautaires sous-jacents.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd