Alors que la République Démocratique du Congo attend avec impatience la publication des résultats de l’Examen d’État 2025, une lueur d’espoir émerge des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans ces régions meurtries par les conflits armés et l’insécurité persistante, des milliers de finalistes ont bravé l’adversité pour se présenter aux épreuves certificatives. Leur courage mérite d’être salué, tout comme la reconnaissance officielle exprimée par la ministre Raïssa Malu.
Comment ne pas être admiratif devant la détermination de ces 68 866 candidats du Nord-Kivu et 75 097 du Sud-Kivu qui, malgré les conditions extrêmement difficiles, ont persévéré dans leur parcours éducatif ? Parmi eux, 32 391 filles dans le Nord-Kivu et 34 092 dans le Sud-Kivu ont particulièrement démontré que l’éducation reste une priorité, même dans les contextes les plus hostiles. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques ; ils représentent l’aspiration profonde d’une jeunesse à construire son avenir.
La lettre ouverte de la ministre d’État à l’Éducation nationale et à la Nouvelle Citoyenneté prend dans ce contexte une résonance particulière. En qualifiant l’Examen d’État de « symbole de notre unité », Raïssa Malu souligne l’importance fondamentale de cet événement dans le tissu social congolais. Son message dépasse la simple reconnaissance académique pour toucher à l’essence même de la construction nationale. L’éducation apparaît ainsi comme le ciment qui unit les Congolais par-delà les divisions régionales et les défis sécuritaires.
Mais au-delà des beaux discours, qu’en est-il réellement des conditions de passation de ces examens dans des zones en proie à l’instabilité ? Comment les autorités éducatives ont-elles assuré la sécurité des centres d’examen ? Quelles mesures particulières ont été prises pour garantir le bon déroulement des épreuves dans un environnement aussi volatile ? Autant de questions qui méritent des réponses transparentes de la part du ministère de l’Éducation nationale.
La résilience dont ont fait preuve ces finalistes interpelle également sur la capacité du système éducatif congolais à accompagner les élèves dans les situations de crise. Existe-t-il des programmes spécifiques de soutien psychosocial pour ces jeunes qui étudient sous la menace des armes ? Comment le gouvernement compte-t-il renforcer la protection des établissements scolaires dans les zones à risque ?
Alors que la publication des résultats de l’Examen d’État 2025 approche, il convient de réfléchir à la valeur réelle de ces certificats dans un pays où l’accès à l’éducation reste inégal. Le courage des finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu doit servir de catalyseur pour une réforme en profondeur du système éducatif national. Investir dans l’éducation, c’est investir dans la paix et le développement durable de la RDC.
La leçon de courage donnée par ces milliers de jeunes Congolais devrait inspirer non seulement leurs pairs, mais aussi les décideurs politiques. Leur détermination face à l’adversité rappelle que l’éducation reste l’arme la plus puissante pour construire l’avenir de la nation. Reste à savoir si les autorités sauront transformer cet élan en politiques éducatives concrètes et efficaces pour toutes les provinces de la RDC.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
