Dans la tristesse et l’angoisse, la communauté minière de Kabombo, groupement d’Utunda en territoire de Walikale, pleure la perte de deux vies humaines. Dimanche 24 août, un éboulement soudain a enseveli deux mineurs en pleine activité d’extraction, plongeant leurs familles dans le désarroi le plus absolu.
« Ils travaillaient dans un puits lorsque la terre s’est effondrée sur eux », témoigne Mwami Bakora Shebihembe Edouard, chef du groupement Utunda. Son voix porte l’émotion d’un leader confronté à une tragédie qui frappe au cœur de sa communauté. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ces vies doivent-elles être sacrifiées pour quelques grammes de minerai ?
Le processus de récupération des corps, toujours en cours ce mardi matin, ajoute une cruelle incertitude à la douleur des proches. Les sauveteurs, équipés de moyens dérisoires, luttent contre le temps et la terre pour rendre aux familles les dépouilles de leurs aimés.
Mais le drame de Kabombo n’est malheureusement pas un cas isolé. Le même dimanche, un autre glissement de terrain survenait sur le site minier d’Angoa, emportant une vie supplémentaire. Trois vies fauchées en une seule journée, trois familles brisées, trois drames qui pourraient peut-être être évités.
Les causes de ces accidents miniers restent pour l’heure mystérieuses. Des enquêtes ont été ouvertes, mais les communautés minières attendent plus que des promesses. Elles réclament des actions concrètes pour garantir leur sécurité dans ces puits qui deviennent trop souvent des tombeaux.
Cette succession de tragédies soulève des questions fondamentales sur les conditions de travail dans les mines artisanales du Nord-Kivu. Jusqu’à quand devrons-nous compter nos morts ? Quand est-ce que la valeur d’une vie humaine primerait sur le précieux minerai ?
Les sites miniers de la région, pourvoyeurs d’espoir économique pour des milliers de familles, se transforment trop souvent en pièges mortels. L’absence de mesures de sécurité élémentaires, le manque de formation des mineurs, et la précarité des installations créent un cocktail explosif qui menace quotidiennement ceux qui descendent dans les profondeurs de la terre.
Alors que les investigations se poursuivent, la communauté d’Utunda reste unie dans le chagrin. Ces drames successifs rappellent cruellement la vulnérabilité des travailleurs miniers et l’urgence d’une meilleure régulation du secteur.
La sécurité minière dans la région du Nord-Kivu nécessite une attention immédiate et des actions concrètes. Derrière chaque statistique, il y a des visages, des histoires, des rêves brisés. Le glissement terrain RDC de Kabombo et d’Angoa n’est pas qu’un simple fait divers – c’est le symptôme d’un malaise profond qui mine littéralement notre société.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd