Une nouvelle vague de violence criminelle a frappé Kinshasa dans la soirée de lundi, au cœur du quartier Masanga-Mbila, dans la commune de Mont-Ngafula. Un homme, simple témoin d’un braquage, a perdu la vie après avoir été froidement abattu par des individus armés. Les faits se sont déroulés dans une atmosphère de terreur alors que la capitale congolaise continue de lutter contre une insécurité grandissante.
Selon le bourgmestre de Mont-Ngafula, Séverin Malamba, les assaillants sont arrivés à moto. Après avoir pris le temps de consommer des boissons dans les environs, ils ont procédé au braquage d’une boutique. C’est alors que la situation a basculé. Le témoin, tentant de résister en lançant des projectiles en direction des criminels, a été la cible de tirs mortels. « Il a perdu sa vie dans des circonstances tragiques », a confirmé l’autorité communale, tout en assurant que tout serait mis en œuvre pour traquer les responsables.
Des images, diffusées largement sur les réseaux sociaux, montrent le corps sans vie de la victime allongé dans une mare de sang, entouré d’une foule horrifiée. Ces scènes, de plus en plus fréquentes, soulèvent une question cruciale : jusqu’où ira l’insécurité à Kinshasa ?
Le braquage de Mont-Ngafula s’inscrit malheureusement dans une tendance inquiétante. La criminalité en RDC, et particulièrement dans la capitale, ne cesse de s’enraciner. Magasins, cambistes, et petits commerces sont régulièrement la cible d’attaques audacieuses. Pire, ces actes se produisent souvent à proximité immédiate des postes de police, semant le doute parmi la population.
La colère gronde au sein même des forces de l’ordre. La démission retentissante de Junior Mboso, officier de la police nationale, a mis en lumière des accusations graves : selon lui, certains criminels agiraient en collusion avec des autorités policières. Il affirme détenir des preuves vidéo de libérations suspectes de bandits préalablement interpellés. Une situation qui jette une ombre sur les efforts officiels de lutte contre l’insécurité.
Malgré le déploiement de l’opération Ndobo, lancée pour traquer les Kuluna et autres bandits de grand chemin, les résultats tardent à se concrétiser. Les citoyens restent exposés, et la défiance envers les institutions s’accroît. Comment expliquer que de tels actes se perpétuent malgré les annonces répétées ? La sécurité de la capitale congolaise est-elle définitivement compromise ?
Les autorités se veulent rassurantes. Le bourgmestre Malamba a réitéré son engagement à poursuivre les auteurs de ce braquage meurtrier. Mais sur le terrain, les défis restent immenses. La population exige des actions concrètes et des résultats visibles.
Alors que Kinshasa continue de faire face à cette flambée de violence, une chose est certaine : la lutte contre la criminalité requiert plus que des opérations sporadiques. Elle exige une volonté politique ferme, une réforme en profondeur des forces de sécurité, et une collaboration sincere avec les communautés locales. En attendant, les habitants de Mont-Ngafula, et de bien d’autres quartiers, vivent dans la peur.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
