Les populations du groupement Kisimba, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, vivent désormais dans une peur constante. Ce dimanche 24 août 2025, plusieurs localités—Bukonde, Biriku, Misau, Buruko et Malimingi—ont été le théâtre de pillages systématiques attribués à des miliciens wazalendo. Les événements se sont déroulés à Ngaa/Mukondoli, un point de passage stratégique sur la route menant au site minier de Malimingi.
Selon des sources coutumières et administratives locales, les victimes, majoritairement des exploitants miniers revenant de Miriki, ont été interceptées par des groupes armés. Les assaillants, identifiés comme des wazalendo, ont dépouillé les voyageurs de leurs biens et marchandises. Ce pillage organisé s’inscrit dans une série d’actes criminels qui frappent cette zone déjà fragilisée par des années de conflit.
La psychose gagne désormais les villages avoisinants. De nombreux habitants redoutent une extension des violences. Déjà, un mouvement de population est observé depuis ce lundi 25 août, alors que des familles entières cherchent refuge dans des zones considérées comme plus sûres. Cette fuite précipitée aggrave une situation humanitaire déjà critique.
Ces incidents accentuent l’instabilité sécuritaire chronique qui règne dans l’Est de la République Démocratique du Congo. La région est en proie à l’activisme persistant des rebelles de l’AFC-M23, dont les actions armées paralysent l’économie locale et entretiennent un climat de terreur. Les commerçants et artisans miniers, pourtant essentiels à la survie économique de la zone, hésitent désormais à emprunter ces axes routiers.
Il s’agit du deuxième épisode de pillage enregistré en l’espace de deux semaines sur le chemin du site minier de Malimingi. La répétition de ces attaques, systématiquement imputées aux wazalendo, interroge sur l’efficacité des mesures de sécurisation promises par les autorités. Jusqu’où cette spirale de violence peut-elle encore aller ?
Les conséquences socioéconomiques sont lourdes. Les carrés miniers artisanaux, principales sources de revenus des communautés locales, voient leur activité fortement perturbée. Sans sécurité des biens et des personnes, comment envisager un développement durable dans le secteur des Wanianga ?
Les appels se multiplient pour une intervention urgente des forces de l’ordre et une coordination renforcée avec les acteurs de la société civile. La situation exige une réponse adaptée et immédiate, avant que l’insécurité ne provoque une catastrophe humanitaire plus ample.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
