La province de l’Ituri sombre dans une spirale de violence incontrôlée. Les chiffres révélés par la coordination provinciale de la société civile dressent un bilan macabre pour les mois de juin à août 2025. Pas moins de 163 civils ont été froidement abattus par des hommes armés, tandis que 31 femmes, y compris des personnes âgées, ont subi des violences sexuelles.
Ces atrocités s’inscrivent dans une stratégie de terreur systématique employée par les groupes armés actifs dans la région. La CODECO, Zaïre-Autodéfense et les ADF sont pointés du doigt comme principaux responsables de ces exactions qui ravagent les communautés locales. Comment ces milices continuent-elles d’opérer en toute impunité malgré la présence des forces de sécurité ?
Au-delà du drame humain, les dégâts matériels atteignent des proportions alarmantes. Les rapports font état de 423 têtes de bétail volées, privant les familles de leurs moyens de subsistance. 181 habitations réduites en cendres et 69 boutiques pillées achèvent de détruire l’économie locale déjà fragile. Plusieurs paroisses catholiques ont également été profanées, marquant une escalade dans la violence symbolique.
Face à cette situation catastrophique, Dieudonné Lossa, coordonnateur provincial de la société civile, interpelle directement les plus hautes autorités. « Nous demandons au Président de la République de diligenter une enquête indépendante mixte pour établir les responsabilités de ces crimes », insiste-t-il. La requête vise également le gouvernement central qui doit « s’investir pour accompagner le retour immédiat des personnes déplacées ».
La crise humanitaire qui en découle frappe particulièrement le système éducatif. À Bunia, les salles de classe sont surpeuplées en raison de l’afflux massif de déplacés fuyant les zones de conflit. Des générations entières voient leur droit à l’éducation compromis par cette insécurité persistante.
La société civile de l’Ituri exige des mesures concrètes pour renforcer la protection des civils, particulièrement dans les sites de déplacés où la vulnérabilité est extrême. La traduction en justice des auteurs de ces crimes constitue une condition sine qua non pour briser le cycle de violence. Jusqu’à quand les populations devront-elles vivre sous la menace permanente des groupes armés en RDC ?
Les récentes violences en Ituri soulèvent des questions fondamentales sur l’efficacité des mécanismes de sécurité dans l’est de la République Démocratique du Congo. La recrudescence des activités de la CODECO et autres milices remet en cause les stratégies de pacification déployées jusqu’à présent. La communauté internationale observe avec inquiétude cette détérioration sécuritaire qui menace la stabilité régionale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net