La ville de Buta, chef-lieu du Bas-Uélé, vit un moment historique avec le lancement des travaux de modernisation de sa voirie urbaine. Sur instruction directe du président Félix Tshisekedi, le gouvernement central a débloqué les fonds nécessaires pour transformer 20 kilomètres de routes, marquant ainsi une rupture avec des décennies de marginalisation infrastructurelle.
Ce projet, dont le lancement officiel a eu lieu ce lundi 25 août, symbolise bien plus qu’une simple opération de bitumage. Il incarne la nouvelle orientation politique visant à désenclaver les provinces longtemps délaissées. Les autorités provinciales, visiblement soulagées, ont salué une avancée majeure pour la mobilité urbaine et le développement économique local. Mais au-delà des discours protocolaires, quelle est la véritable portée stratégique de cet investissement ?
Le Bureau central de coordination (BCECO) se voit confier l’exécution de ce chantier structurant, tandis que l’Office des voiries et drainage (OVD) en assure le contrôle technique. Cette répartition des rôles témoigne d’une volonté d’efficacité, mais soulève également des questions sur la capacité de coordination entre institutions nationales et entités provinciales. Le BCECO, habitué aux grands projets d’infrastructures, saura-t-il adapter ses méthodes aux spécificités locales ?
Le choix de Buta comme bénéficiaire de ces travaux de voirie n’est certainement pas anodin. Le président Tshisekedi semble ainsi envoyer un message fort à l’ensemble des provinces congolaises : l’ère de la centralisation excessive est révolue. Cette opération s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des centres urbains et d’amélioration des conditions de vie des populations. Mais qu’en est-il des autres villes du Bas-Uélé qui attendent également leur tour ?
Les travaux de voirie à Buta représentent un test crucial pour la politique de décentralisation effective prônée par le pouvoir central. Le succès ou l’échec de ce projet pourrait bien déterminer l’avenir des autres initiatives similaires dans les provinces congolaises. La modernisation des routes du Bas-Uélé devient ainsi un laboratoire de la nouvelle gouvernance territoriale.
Certains observateurs politiques y voient également une manœuvre stratégique pour consolider l’influence du pouvoir central dans une région parfois éloignée des préoccupations nationales. Le timing de ce lancement, à quelques mois d’échéances électorales cruciales, ne serait-il que fortuit ? La question mérite d’être posée, tant les infrastructures restent un levier politique puissant en République Démocratique du Congo.
Reste que pour les habitants de Buta, ces travaux de voirie urbaine représentent avant tout l’espoir d’une vie meilleure. La modernisation des routes signifie un accès facilité aux services de base, une circulation des marchandises améliorée et peut-être même l’attraction de nouveaux investissements. Le développement des provinces RDC passe incontestablement par ce type d’infrastructures structurantes.
Le chantier qui s’ouvre à Buta dépasse donc largement le simple cadre technique. Il devient le symbole des nouvelles priorités nationales et un test de crédibilité pour l’administration Tshisekedi. La manière dont le BCECO mènera ces travaux de voirie, sous le contrôle de l’OVD, sera scrutée à la loupe par l’ensemble de la classe politique congolaise. L’enjeu est de taille : prouver que la modernisation des infrastructures peut effectivement partir de la périphérie pour gagner le centre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
