Quarante-et-un hauts gradés des Forces armées de la République démocratique du Congo viennent d’être convoqués dans le cadre d’une enquête sans précédent. Trente-cinq généraux et six colonels devront s’expliquer sur les revers militaires face à la rébellion du M23 dans l’est du pays.
L’Inspection générale des FARDC a lancé cette procédure exceptionnelle pour faire la lumière sur les responsabilités dans la débâcle du Nord-Kivu. Cette convocation massive intervient après la perte successive de positions stratégiques, dont la cité frontalière de Bunagana tombée en juin 2022.
Le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a confirmé que cette mesure relève des attributions normales de l’institution. « L’objectif est de poursuivre l’enquête et d’obtenir des éclaircissements sur les responsabilités de chacun dans ce revers militaire aux lourdes conséquences stratégiques » a-t-il déclaré.
Le champ d’investigation couvre tous les échelons de commandement. Sont concernés l’état-major général, les commandements de la force terrestre, navale et aérienne, la troisième zone de défense jusqu’au secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2. Même le cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu est visé par cette enquête militaire des FARDC.
Comment une telle déroute a-t-elle été possible ? Quels mécanismes de commandement ont failli ? L’inspection générale cherche à établir les chaînes de responsabilités dans cette débâcle qui a fragilisé la position des forces loyalistes.
La procédure inclut une collaboration étroite avec l’auditorat général militaire. Les officiers actuellement en détention seront auditionnés dans leurs lieux de détention, preuve de la détermination des autorités à faire toute la lumière sur ce revers militaire.
Cette convocation massive de généraux et colonels représente un tournant dans la gestion des responsabilités au sein de l’armée congolaise. Jamais une enquête de cette ampleur n’avait été menée sur les revers subis face aux groupes armés.
Les conclusions de cette investigation pourraient conduire à des sanctions exemplaires et à une restructuration profonde des chaînes de commandement. La crédibilité des FARDC et la sécurité du Nord-Kivu en dépendent directement.
La population congolaise attend des réponses claires sur les raisons de cette débâcle militaire. Cette enquête des généraux convoqués par l’inspection générale armée RDC pourrait marquer un nouveau chapitre dans la lutte contre l’impunité au sein des forces de sécurité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net