Dans un entretien exclusif accordé à Eventsrdc FM Live, Anita Mwarabu, plus connue sous le nom de scène Ninita, dévoile les coulisses d’un parcours aussi singulier qu’inspirant. La voix cristalline de la scène musicale congolaise se confie avec une authenticité rare, révélant les sacrifices, les combats et les triomphes qui ont jalonné son ascension artistique.
Qui aurait cru que cette artiste au timbre envoûtant avait un jour troqué les seringues d’infirmière contre le micro de star ? « J’ai dit adieu aux seringues pour embrasser la musique », confie-t-elle avec cette détermination qui caractérise les grandes destinées. Son choix de carrière n’était pourtant pas écrit d’avance : issu d’une famille aisée où papa était pilote et maman ménagère, son rêve musical a d’abord dû surmonter l’incompréhension familiale.
Ninita incarne cette nouvelle génération d’artistes RDC qui osent briser les codes. Son style musical, résolument à contre-courant des tendances dominantes, puise sa force dans l’authenticité. « Je chante avec le cœur », affirme-t-elle, dévoilant une approche artistique où l’émotion prime sur le calcul commercial. Une philosophie qui explique pourquoi sa musique traverse les générations, permettant aux parents et enfants de partager ensemble l’expérience musicale.
Derrière le sourire radieux de l’artiste se cache une femme aux combats multiples. Mère célibataire, elle assume avec une grâce remarquable les défis du quotidien. « Le plus gros combat était familial », révèle-t-elle, évoquant avec pudeur les écarts entre ses rêves de jeunesse et la réalité adulte. Son regard s’illumine cependant lorsqu’elle évoque son fils : « J’aimerais qu’il soit un adulte épanoui, bienveillant ». Quant à savoir s’il suivra ses pas dans la musique ? « Si c’est là qu’il trouve son équilibre, pourquoi pas ? »
La réconciliation inattendue avec Innoss’B a marqué les esprits. « Même pas moi je m’y attendais », s’amuse-t-elle. Cette histoire démontre sa philosophie relationnelle : « Quand tu fais un pas vers moi, je fais 4000 pas vers toi ». Une générosité qui contraste avec les clashs éphémères dont elle minimise l’importance, préférant mettre en avant la permanence de l’amitié.
Son dernier titre « Viens Sedan » connaît un succès retentissant, mais Ninita ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Un projet audacieux se profile sur l’horizon musical congolais : « J’aimerais bien chanter de la rumba ». Coachée par la légendaire Mbilia Bel et inspirée par Ferre Gola qu’elle qualifie avec humour de « trouble qui trouble les troubles », elle prépare activement ce nouveau défi en studio.
Quel message cette exception musicale congolaise adresse-t-elle aux jeunes filles qui rêvent de percer ? « Battez-vous. Ne comptez pas sur vos atouts ». Des mots qui résonnent comme le testament d’une artiste qui a su transformer les épreuves en tremplin, les doutes en détermination, et la passion en profession.
Alors que la scène musicale congolaise cherche constamment de nouvelles voix authentiques, Ninita s’impose comme un modèle inspirant. Entre tradition et modernité, entre force et vulnérabilité, elle incarne cette Afrique artistique qui ose être à la fois racine et aile. Son prochain concert à la Halle de la Gombe promet d’être l’événement musical de la fin d’année à Kinshasa.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
