Ce vendredi 22 août, la Route Nationale n°1 a encore écrit une page tragique de son histoire sanglante. Au village Kakuba, dans le territoire de Tshikapa, quatre vies se sont éteintes dans un fracas de tôle froissée. Trois femmes et un homme ont perdu la vie dans ce qui s’apparente à une routine macabre sur cet axe routier notoirement dangereux.
« J’ai entendu un bruit terrible, puis des cris », témoigne un habitant du village, encore sous le choc. « C’est toujours la même chose sur cette route. On compte les morts et on attend le prochain accident. »
Selon les premières constatations, le véhicule aurait perdu le contrôle avant d’entrer en collision frontale avec un autre engin. Mais au-delà des circonstances immédiates, ne faut-il pas s’interroger sur les causes profondes de cette hécatombe routière ? La RN1, artère vitale de la province du Kasaï, serait-elle devenue un couloir de la mort ?
Les services de sécurité routière sont intervenus rapidement, procédant à la sécurisation des lieux et à l’évacuation des corps. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de cet accident mortel sur la RN1. Mais combien d’enquêtes faudra-t-il encore ouvrir avant que des mesures concrètes ne soient prises ?
La question de la sécurité routière au Kasaï dépasse le simple fait divers. Elle révèle une problématique structurelle : entretien défaillant des véhicules, état critique de la chaussée, comportements à risque des conducteurs. Autant de facteurs qui transforment les déplacements en pari risqué pour les usagers.
Cet accident à Tshikapa s’inscrit dans une longue liste noire. La route nationale 1 en RDC cumule les tristes records d’accidentologie. Chaque mois, des familles sont décimées, des vies brisées, des communautés traumatisées. Quand donc les autorités prendront-elles la mesure de cette urgence sanitaire et sociale ?
L’accident du véhicule à Kakuba soulève une question fondamentale : jusqu’à quand la population devra-t-elle payer de sa vie le manque d’investissement dans la sécurité routière ? Les appels à la vigilance se multiplient, mais sans infrastructure adéquate et sans contrôle rigoureux, sont-ils autre chose que des vœux pieux ?
Derrière les statistiques, il y a des visages, des destins, des rêves anéantis. Quatre vies emportées ce vendredi, quatre familles plongées dans le deuil. Le drame de la RN1 continue de faire des victimes, dans l’indifférence générale et la résignation collective.
La sécurité routière dans le Kasaï nécessite plus que des interventions ponctuelles. Elle exige une politique volontariste, des investissements durables et une prise de conscience collective. Car chaque accident évité, c’est des vies sauvées, des familles préservées, une communauté renforcée.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd