Le gouvernement congolais opère un réalignement stratégique de ses ambitions budgétaires pour 2026. Lors d’une réunion cruciale présidée mardi par le vice-premier ministre chargé du Budget Adolphe Muzito et son homologue des Finances Doudou Fwamba, les responsables des régies financières ont recalibré les projections de recettes fiscales. Cette concertation fait suite aux conférences budgétaires tenues du 28 juillet au 11 août, marquant une phase décisive dans l’élaboration du budget RDC 2026.
Rolly Lengo, directeur général de la Direction Générale de Politique et de Programmation Budgétaire (DGPPD), a révélé que l’objectif initial de porter le budget à 13 milliards USD – soit un doublement par rapport aux 9,9 milliards de la loi de finances rectificative – rencontre d’importantes contraintes structurelles. « Les discussions se sont poursuivies afin d’atteindre au moins les 11,7 milliards du cadre budgétaire à moyen terme », a-t-il précisé, soulignant la nécessaire adaptation aux réalités économiques du pays.
Le ministère du Budget indique que Muzito a formulé des orientations claires aux chefs des régies financières : atteindre dans un premier temps l’objectif intermédiaire de 11,7 milliards, puis identifier les mesures permettant de dépasser cette projection pour viser a minima 12 milliards. Cette approche progressive témoigne d’une gestion pragmatique des finances publiques, alors que la RDC cherche à consolider sa stabilité macroéconomique.
Quels leviers actionner pour optimiser la collecte fiscale ? Le vice-premier ministre a insisté sur le civisme fiscal comme pilier fondamental. Il a appelé les contribuables à s’acquitter de leurs obligations fiscales à tous les niveaux, condition sine qua non pour doter l’État des moyens de financer les infrastructures scolaires, sanitaires et routières, mais aussi de couvrir les dépenses courantes incluant les salaires et le fonctionnement des services publics.
Cette réorientation budgétaire intervient dans un contexte où les recettes fiscales de la RDC restent tributaires de la volatilité des cours des matières premières. La diversification des sources de revenus et l’amélioration de l’efficacité collecte apparaissent comme des impératifs catégoriques pour atteindre les projections budgétaires ambitieuses tout en maintenant l’équilibre des finances publiques.
L’élaboration de la loi finances RDC 2026 s’annonce donc comme un exercice d’équilibriste entre ambitions développementales et contraintes réalistes. La performance des régies financières dans les prochains mois sera déterminante pour savoir si la République Démocratique du Congo pourra se rapprocher de son objectif initial ou devra se contenter d’une croissance budgétaire plus modérée mais mieux assise sur des fondamentaux économiques solides.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd