Un mois jour pour jour après la signature des déclarations de principes à Doha, censées apaiser les tensions dans l’Est congolais, les canons tonnent plus fort que jamais. Les accords de paix entre Kinshasa et Kigali, parrainés par le Qatar, volent-ils déjà en éclats sous les frappes rebelles ? La question hante les capitales alors que les combats redoublent d’intensité malgré les engagements solennels.
Selon les derniers rapports, les positions des FARDC subissent des assauts répétés des combattants de l’AFC/M23 – qualifiés par la CNDH de « bras armé de Kigali » – dans une escalade qui dément les promesses de désengagement. Ces violences contredisent cruellement l’esprit du processus Doha M23, où les deux parties s’étaient engagées à un cessez-le-feu immédiat. Le Potentiel relève amèrement que les signatures apposées à Washington et Doha n’ont été que « l’encre des illusions » face à la réalité du terrain.
Dans ce climat délétère, Kinshasa affiche pourtant une ligne diplomatique inflexible. Comme le souligne Infos 27, l’exécutif national réaffirme son attachement au dialogue sous médiation qatarie, mais assorti d’un impératif catégorique : « Aucune négociation ne saurait compromettre un iota de notre souveraineté territoriale ». Cette fermeté constitutionnelle, louée par La Prospérité, masque-t-elle une impuissance croissante ? La suspension inexpliquée des pourparlers prévus ce 18 août à Doha alimente les doutes.
L’opinion congolaise, désorientée selon La Référence Plus, voit s’évanouir l’espoir suscité par ces accords paix RDC Rwanda. Les civils payent le prix fort : nouvelles atrocités documentées, déplacements massifs et cette lancinante question – pourquoi Kigali nourrirait-il des visées expansionnistes si ses intentions pacifiques étaient sincères ? Martin Fayulu enfonce le clou en dénonçant un « plan de balkanisation » et en relançant son appel à un dialogue inclusif rassemblant « tous les fils du pays ».
L’opposant martèle dans Le Phare que seule une concertation nationale sans tabou peut désamorcer la crise. Son projet de dialogue inclusif Fayulu propose ni plus ni moins une refondation des relations Kinshasa-Kigali sur des bases transparentes. Mais cette initiative aura-t-elle plus de succès que les processus internationaux ? Alors que l’insécurité Est Congo atteint des sommets, la communauté internationale observe, impuissante, ce jeu d’échecs où chaque avancée diplomatique est immédiatement contredite par une offensive militaire. Le temps joue contre la paix, et contre les Congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
