« J’ai tout perdu en une nuit. Les eaux ont emporté ma maison avec mes deux enfants à l’intérieur… » Le témoignage étouffé de Kahindo*, survivante du village de Maibano, résume le drame vécu par des centaines de familles du territoire de Kalehe. Dans la nuit du 17 au 18 août 2025, des pluies diluviennes se sont abattues sur cette région vulnérable du Sud-Kivu, déclenchant une catastrophe humaine aux conséquences encore incalculables.
Le bilan provisoire fait froid dans le dos : au moins huit vies fauchées dans plusieurs localités du groupement de Kalima. À Bulambika, deux personnes ont péri sous les décombres de leurs habitations. Trois autres ont été emportées dans le secteur surnommé « Carrière », tandis qu’à Maibano, une femme et deux enfants ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. « Ce chiffre pourrait malheureusement augmenter », avertit un représentant de la société civile locale, la voix nouée par l’émotion.
Derrière les chiffres, une réalité sociale brutale se dessine. Des dizaines de maisons se sont littéralement écroulées sous la violence des intempéries Sud-Kivu, laissant des familles entières à la merci des éléments. Sans toit, sans vivres, sans couvertures, ces sinistrés affrontent désormais les caprices du climat dans une précarité extrême. Comment expliquer que des communautés entières se retrouvent ainsi exposées, année après année, aux mêmes dangers ?
Cette nouvelle tragédie survient à peine une semaine après un drame similaire à Bukavu, où cinq personnes avaient péri dans l’effondrement d’un mur à Kadutu. Une sinistre répétition qui interroge sur la préparation aux catastrophes naturelles dans cette province. Les inondations Sud-Kivu ne sont pourtant pas une surprise : chaque saison des pluies transforme certains territoires en véritables pièges mortels. Kalehe, zone particulièrement vulnérable, cumule les facteurs de risque : sols dégradés par l’érosion, constructions précaires sur des pentes instables, et infrastructures de drainage quasi inexistantes.
Face à l’ampleur des dégâts, la société civile lance un cri d’alarme. « Nous avons besoin d’une intervention humanitaire d’urgence pour les sinistres Kalehe », insiste un activiste sur place. Couvertures, eau potable, abris temporaires et soins médicaux constituent les besoins immédiats. Mais au-delà de l’urgence, cette catastrophe naturelle Kalehe pose des questions structurelles brûlantes. Pourquoi les autorités locales et nationales ne mettent-elles pas en place des systèmes d’alerte précoce ? Quelles mesures concrètes pour reloger durablement les populations dans des zones sécurisées ?
Les pluies Kalehe RDC de cette nuit fatidique s’inscrivent dans un cycle infernal de catastrophes environnementales. Depuis des années, le Sud-Kivu subit des épisodes pluvieux dévastateurs qui creusent les inégalités. Les plus pauvres, contraints de bâtir leurs habitations dans des zones à risque, paient le plus lourd tribut. Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que des politiques préventives ne soient enfin appliquées ?
En cette période de deuil, les survivants de Kalehe attendent plus que des promesses. Ils réclament une solidarité nationale concrète et une refonte complète de la gestion des risques climatiques. Car derrière les statistiques des sinistrés, ce sont des enfants sans école, des paysans sans récoltes, et des communautés entières plongées dans le désarroi. La répétition de ces drames saisonniers n’est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques qui ignorent trop souvent les réalités des territoires ruraux.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net