La salle des spectacles du Collège Boboto à Kinshasa a vibré ce samedi sous les applaudissements de centaines de parents et proches. Une scène devenue symbole d’une mutation profonde : la collation de grades académiques pour plus de 200 nouveaux experts des douanes, accises et logistique, fraîchement diplômés de l’Institut supérieur des douanes, accises et logistique (ISDAL). Cette cérémonie historique marque-t-elle l’émergence d’une nouvelle génération capable de moderniser l’administration fiscale congolaise ?
Les visages radieux des lauréats en uniforme racontaient une histoire bien au-delà des simples parchemins. Pascal Wamenya, porte-parole des diplômés, a lancé un appel vibrant à ses pairs : « Cultivons l’unité et la solidarité, incarnons le travail et la discipline pour servir notre nation ». Un plaidoyer qui résonne particulièrement dans un secteur souvent miné par les défis de gouvernance. Ces experts accises logistique représentent désormais l’espoir d’une gestion plus transparente des frontières congolaises.
Le professeur Innocent Yere Apobe, Directeur général de l’ISDAL, a rappelé la mission fondatrice de cette institution unique en RDC : « Nous comblons un vide éducatif critique ». Sa voix portait la conviction de ceux qui bâtissent l’avenir. Cette formation douanière Congo répond à un besoin stratégique : doter le pays de compétences locales pour maîtriser sa propre fiscalité frontalière. Mais comment transformer ces diplômés douanes RDC en acteurs du développement national ?
L’émotion palpable dans l’auditorium transcendant la simple fierté familiale. Chaque diplôme remis symbolise une victoire contre la dépendance aux experts étrangers dans un secteur vital pour l’économie congolaise. Les modules enseignés à l’ISDAL Kinshasa couvrent un spectre large : techniques de contrôle douanier, gestion moderne des accises, optimisation logistique des corridors commerciaux. Autant d’armes pour lutter contre les pertes fiscales qui privent le Trésor public de précieuses ressources.
La création de l’ISDAL s’inscrit dans une vision plus large de réforme du secteur douanier. Ces nouveaux agents devront affronter des défis colossaux : formaliser l’économie informière, lutter contre la contrebande organisée, et moderniser des procédures souvent archaïques. Leur formation inclut une sensibilisation accrue aux risques de corruption, fléau qui ronge encore la crédibilité de l’administration.
Cette promotion pionnière porte désormais une lourde responsabilité. Comme le souligne un enseignant de l’institut sous couvert d’anonymat : « Leur véritable examen commence aujourd’hui sur le terrain ». Les attentes sont immenses dans un pays où les douanes représentent près de 30% des recettes budgétaires. Leur performance influera directement sur la capacité de l’État à financer écoles, hôpitaux et infrastructures.
La collation des grades à l’ISDAL ouvre ainsi un chapitre déterminant. Ces 200 experts incarnent la concrétisation d’un rêve institutionnel longtemps reporté. Reste à présent à leur donner les moyens d’appliquer leur savoir au service d’une douane congolaise efficiente, transparente et véritablement au service du développement national. L’avenir économique de la RDC se jouera aussi dans leur capacité à transformer cette formation en actions concrètes aux postes-frontières.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net