Kinshasa a été le théâtre d’une passation de pouvoir significative ce jeudi, alors que Guy Loando Mboyo transmettait les rênes du ministère de l’Aménagement du territoire à son successeur Jean-Lucien Busa. Dans un discours empreint de satisfaction, le ministre sortant a dressé un bilan chiffré de son action, mettant en avant la mécanisation de plus de 500 agents désormais pris en charge par le Trésor public. Un héritage institutionnel présenté comme solide, mais qui soulève immanquablement la question : cette avancée suffit-elle à combler le déficit structurel de la fonction publique congolaise ?
« Nous quittons ce ministère avec la fierté d’avoir impulsé des réformes majeures », a déclaré Loando devant un parterre d’agents de l’Observatoire national de l’Aménagement du territoire (ONAT) et de l’Agence nationale de l’Aménagement du territoire (ANAT). Parmi les bénéficiaires de cette mécanisation, figurent notamment des inspecteurs provinciaux « formés, qualifiés et assermentés » selon ses termes. Cette opération d’envergure, menée à Kinshasa mais rayonnant dans les provinces, constituerait-elle l’amorce d’une modernisation tant attendue de l’administration territoriale ?
Désormais promu ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement, Guy Loando Mboyo a exposé sa feuille de route avec une métaphore évocatrice : « Nous serons le cordon ombilical entre le Gouvernement et le Parlement ». Sa mission consistera notamment à « vulgariser les lois » et à « évaluer l’efficacité des textes votés », un chantier ambitieux dans un pays où la distance entre législation et application reste souvent béante. « Il est essentiel que le peuple congolais s’approprie les lois », a-t-il insisté, esquissant ainsi les contours d’un mandat qui s’annonce aussi périlleux que stratégique.
La Directrice générale de l’ANAT a pour sa part salué un « leadership visionnaire », soulignant « l’ampleur du bilan » du ministre sortant. Cet éloge institutionnel, assorti de présents symboliques remis par les agents, dessine-t-il pour autant un satisfecit unanime ? Si les réformes engagées sont reconnues, certaines voix s’interrogent sur la pérennité des mécanismes mis en place et leur impact réel sur le quotidien des citoyens.
Alors que Jean-Lucien Busa hérite d’un ministère remodelé, la transition s’effectue sous le signe de la continuité affichée. Mais le nouveau titulaire devra rapidement prouver que cette mécanisation des agents n’est pas qu’un épiphénomène statistique, mais bien le socle d’une refonte profonde de l’aménagement du territoire. Quant à Guy Loando, son passage au ministère des Relations avec le Parlement constituera un test décisif : sa capacité à fluidifier le dialogue entre exécutif et législatif pourrait bien déterminer l’efficacité même du gouvernement Suminwa. La réussite de cette mission s’annonce comme la véritable mesure de l’héritage qu’il laisse à Kinshasa.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net