Le territoire de Djugu, en Ituri, subit une escalade de violence sans précédent. Des attaques coordonnées entre le 11 et le 13 août ont ciblé Iga Barrière, faisant sept morts et treize blessés. Les sites de déplacés de Lindji, Iga 1 et Mudhu ont été pris pour cible, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). Cette offensive s’inscrit dans une vague de terreur qui secoue la région depuis des semaines.
La milice CODECO intensifie ses assauts contre les civils, tandis que le groupe CRP de Thomas Lubanga affronte les forces armées congolaises dans le secteur de Lopa. Un décompte glaçant d’OCHA révèle que quarante-sept personnes ont péri depuis le 13 juillet dans des attaques armées. Trente-trois autres ont été blessées lors d’affrontements impliquant divers groupes armés et l’armée régulière dans les zones de santé de Nizi, Linga, Fataki et Lita.
La crise humanitaire en Ituri atteint des proportions alarmantes. Plus d’une dizaine de civils ont été enlevés selon des sources locales. Entre mi-juillet et mi-août, environ 82 800 personnes ont fui leurs foyers vers les zones de Nizi, Lita, Bambu et Mangala. Des centaines d’habitations ont été réduites en cendres après avoir été pillées. Le bétail n’a pas été épargné : plus de 2 300 têtes auraient été volées lors de ces raids.
L’accès aux services essentiels s’effondre dans les zones touchées par les attaques de CODECO à Ituri. À Nizi, neuf structures sanitaires sur douze sont hors service. Pillages, incendies et fuite du personnel médical paralysent le système de santé. Des témoignages concordants décrivent des déplacés de Djugu s’entassant dans des écoles et églises, perturbant gravement les activités éducatives et communautaires.
L’isolement des populations aggrave la tragédie. La Route Nationale 27 (RN27), artère vitale desservant Nizi, Fataki, Bambu, Mangala et Rethy, est coupée par les combats. Conséquence directe : 256 500 personnes sont prisonnières de cette paralysie, privées de toute aide humanitaire. Face à cette violence des groupes armés en RDC, les organisations d’aide ne peuvent acheminer les secours.
OCHA RDC sonne l’alerte urgence : « Cette nouvelle flambée de violence est intervenue dans un contexte de détérioration continue ». L’agence onusienne exige des mesures immédiates pour protéger les civils et rétablir les couloirs humanitaires. Jusqu’où ira cette spirale de violence ? La communauté internationale restera-t-elle sourde à cette crise humanitaire en Ituri qui transforme des villages entiers en champs de désolation ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd