Une mesure draconienne a été annoncée ce jeudi 14 août 2025 lors d’un meeting à Kashebere, dans le groupement Luberike. Les rebelles de l’AFC/M23 ont formellement interdit à la population de se rendre à Mungazi, Kishanga et Kibua. Ces agglomérations, sous contrôle des FARDC, sont désormais inaccessibles pour les civils du territoire de Walikale. Cette restriction s’inscrit dans un durcissement notable de la situation sécuritaire à Walikale.
Selon les éléments rapportés, les rebelles justifient cette décision par une présumée collaboration des habitants. Ceux-ci seraient accusés de transmettre des informations aux forces gouvernementales et aux groupes d’autodéfense wazalendo. Comment survivre dans ce territoire miné par la défiance ? La réponse des combattants est sans appel : isoler les civils pour couper les flux de renseignements.
L’AFC/M23 invoque également un motif économique. Les marchés de Kashebere et Kibati seraient désertés au profit des zones administrées par Kinshasa. En réaction, le marché de Habula a été fermé séance tenante. Les rebelles dénoncent l’abandon de ce village par ses habitants. Cette fermeture aggrave la crise des approvisionnements dans une région déjà vulnérable.
La population exprime une inquiétude croissante face à ce double étau. Un habitant confie : « Nous sommes accusés de trahison par les deux camps. Si nous fréquentons les zones FARDC, les rebelles nous soupçonnent d’espionnage. Si nous revenons, les militaires nous reprochent de soutenir l’AFC/M23. Notre existence devient un parcours miné. » Ce témoignage illustre le calvaire quotidien dans ce conflit armé en RDC.
Cette escalade survient alors que l’AFC/M23 consolide ses positions dans plusieurs localités de Walikale. Le groupement Luberike apparaît comme un point névralgique de cette stratégie d’encerclement. Les restrictions rebelles au Nord-Kivu signalent une volonté d’asphyxier les poches de résistance loyaliste. La fermeture du marché de Habula symbolise cette tactique de pression économique.
Les autorités provinciales n’ont pas encore réagi officiellement à ces développements. Pourtant, l’impact humanitaire pourrait s’avérer catastrophique. L’isolement des communautés entrave l’accès aux denrées de base et aux services médicaux. Dans ce climat de suspicion généralisée, les déplacements deviennent des parcours à haut risque. La situation sécuritaire à Walikale atteint un seuil critique, reflétant l’impasse globale du conflit dans l’Est congolais.
Des sources locales évoquent des patrouilles rebelles renforcées autour des axes menant aux zones gouvernementales. Quelles solutions pour les civils pris au piège ? Aucune issue n’est visible à court terme. Le territoire de Walikale s’enfonce dans une fragmentation opérationnelle où chaque faction consolide son emprise. Les dernières manœuvres de l’AFC/M23 confirment cette logique de contrôle territorial par la coercition.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd