Comment réagir face à l’échec scolaire ? La question se pose avec une acuité dramatique au Kasaï Oriental, où des élèves finalistes ont transformé leur déception en actes destructeurs. Dans la sous-division Miabi 2, secteur Tshilundu Mérode, plusieurs salles de classe de l’Institut Dipa Kadez ne sont plus que cendres après un incendie criminel allumé par des candidats malheureux à l’examen d’État 2025.
Cette violence scolaire au Congo a provoqué des pertes matérielles considérables, hypothéquant l’avenir éducatif de toute une communauté. La coordination territoriale de la Société civile du Congo (SOCICO) à Miabi a immédiatement condamné ces actes qu’elle qualifie sans ambages de « criminels » et « antipédagogiques ».
« Détruire les infrastructures scolaires, c’est assassiner l’avenir d’une génération entière », dénonce Christopher Kawaya Tshipamba, président territorial de SOCICO. Son analyse pointe une inquiétante perte de repères chez les jeunes : « Où est passée la culture de la résilience face à l’échec ? Brûler son école, c’est brûler les ponts vers son propre avenir. »
Derrière cet incendie école Kasaï Oriental se cache une problématique plus profonde : la gestion psychologique des résultats scolaires. La SOCICO exige non seulement des poursuites judiciaires contre les responsables, mais plaide surtout pour un renforcement urgent de l’encadrement psychologique des élèves, particulièrement en période post-examen.
Cette destruction infrastructure éducative pose crûment la question des mécanismes d’accompagnement des jeunes confrontés à l’échec examen d’État RDC. Alors qu’une enquête est en cours pour évaluer l’ampleur des dégâts et identifier les coupables, les spécialistes s’interrogent : comment prévenir ces explosions de violence ? L’école congolaise est-elle équipée pour aider les élèves à surmonter l’échec sans passer à l’acte destructeur ?
Le drame de Miabi rappelle cruellement que l’encadrement psychologique élèves reste le parent pauvre du système éducatif congolais. Sans dispositifs concrets pour canaliser la frustration légitime des recalés, ces drames risquent de se reproduire. La reconstruction des bâtiments ne suffira pas ; c’est toute une approche pédagogique qu’il faut repenser pour transformer l’échec en tremplin plutôt qu’en brasier.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net