Le cri des sirènes a déchiré la nuit lushoise. Vendredi 8 août, les flammes ont tragiquement emporté Sophie Kakudji Yumba, députée nationale du Tanganyika et secrétaire générale de l’Action commune pour la République. Dans cette ville minière du Haut-Katanga, l’onde de choc traverse les ruelles poussiéreuses jusqu’aux cercles du pouvoir. Comment une élue prometteuse a-t-elle pu disparaître dans un incendie dont les circonstances restent mystérieuses ? Les réseaux sociaux bruissent d’hommage tandis que sa famille politique se recueille, frappée de stupeur.
À peine vingt-quatre heures plus tard, un nouveau drame incendiaire secoue la capitale katangaise. Samedi après-midi, le Boulevard Katuba, artère vitale de la commune Kamalondo, se transforme en brasier. Un camion-citerne chargé de carburant explose à la station-service PMJ. « C’était un bruit d’enfer, puis les flammes ont léché les maisons comme du papier », confie un commerçant voisin, encore tremblant. Le feu, vorace, dévore tout sur son passage : pompes à essence, boutiques alentour, véhicules stationnés. Les installations de la SNEL voisines sont touchées, plongeant le quartier dans le noir et le chaos.
Miracle dans l’horreur : aucune vie humaine n’est emportée cette fois. Mais le bilan matériel est lourd. Des familles de commerçants regardent, impuissantes, leur gagne-pain partir en fumée. La circulation s’est paralysée pendant des heures, étouffant l’économie locale. Et une question brûle toutes les lèvres : pourquoi cette même avenue Katuba subit-elle son deuxième incendie majeur en moins d’un an ? La sécurité dans ce secteur résidentiel semble gravement compromise.
Ces événements tragiques révèlent une inquiétante chronique des faits divers en RDC. Alors que Lubumbashi pleure sa députée Sophie Kakudji, l’incendie de la station-service Katuba rappelle crûment les risques quotidiens encourus par les habitants. Les autorités provinciales du Haut-Katanga se retrouvent sous pression. Quels contrôles sont exercés sur le transport de matières inflammables ? Les normes de sécurité dans les zones urbaines denses sont-elles appliquées ? La répétition des drames suggère de graves lacunes.
Derrière les flammes et les larmes, c’est tout le système de prévention des risques qui doit être interrogé. La disparition brutale d’une figure politique et la destruction d’un quartier commercial posent une même exigence : transformer l’émotion en action. Car chaque incendie à Lubumbashi n’est pas qu’un fait divers, mais le symptôme d’une sécurité publique trop souvent négligée. La mémoire de Sophie Kakudji et la résilience des habitants de Katuba méritent plus que des condoléances : une politique de prévention digne de ce nom.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
