L’effervescence gagne la scène musicale congolaise alors que Boketshu 1er, de son vrai nom Boketshu wa Yambo, sort de son long silence artistique. Tel un phénix renaissant des cendres, cette légende vivante de la musique folklorique congolaise annonce son retour après vingt-sept années d’absence, portant dans ses mains un EP tant attendu. Qui aurait cru que cette voix mythique, qui fit danser toute une génération au rythme envoûtant du Swede Swede, résonnerait à nouveau dans nos oreilles ?
L’artiste dévoile un projet musical en forme de renaissance : quatre titres soigneusement ciselés où se mêleront deux rumbas nostalgiques aux accents de guitare langoureuse et deux morceaux entraînants destinés à faire vibrer les parquets de danse. « L’objectif est de présenter mon prochain opus, qui comporte deux génériques et deux rumba », confie-t-il, la détermination palpable dans chaque mot. Ce retour musical sonne comme un défi lancé au temps, une affirmation vibrante que le talent ne s’éteint jamais, même après près de trois décennies.
Comment ne pas ressentir l’émotion qui traverse cette annonce ? Boketshu 1er, ayant récemment œuvré sur le front politique, ressent l’appel irrésistible de la scène. « Ça fait 27 ans que je n’ai pas sorti une chanson. J’aimerais que mes fans soient servis », lance-t-il avec cette sincérité brute qui caractérise les artistes authentiques. Son timbre de voix, jadis comparé à un velours rugueux caressant l’âme des mélomanes, promet de retrouver les ondes radiophoniques de Kinshasa à Brazzaville, en passant par Luanda où son aura reste intacte.
La simple évocation de son nom fait renaître les souvenirs du Swede Swede, ce groupe mythique qui électrisa les nuits congolaises dans les années 90. Ses mélodies envoûtantes, tissées de proverbes et de sagesse ancestrale, constituaient la bande-son d’une époque révolue mais jamais oubliée. Aujourd’hui, la question fuse naturellement : saura-t-il retrouver cette alchimie magique qui fit de lui un pilier de la musique congolaise ? L’artiste répond avec une assurance tranquille : « Je suis un artiste qui a des fans de génération en génération. Tout le monde est curieux. J’ai été sollicité par les mélomanes ». Sa confiance résonne comme une promesse de qualité.
Ce retour n’est pas qu’un simple événement musical ; c’est une reconquête identitaire. Boketshu 1er rappelle avec élégance que derrière l’engagement politique se cache un créateur aux doigts d’or : « J’ai beaucoup défendu mon pays, mais que les gens n’oublient pas que j’ai aussi un talent d’artiste ». Cette dualité fascinante entre l’homme public et l’artiste intime ajoute une dimension captivante à son come-back. L’EP à venir, dont la date reste mystérieuse, s’annonce déjà comme un pont jeté entre les époques, un dialogue entre la mémoire collective et la création contemporaine.
Les mélomanes trépignent d’impatience à l’idée de redécouvrir cette voix rocailleuse et chaleureuse qui berça leur jeunesse. Les rythmes dansants promettent des tempos endiablés, tandis que les rumbas évoqueront ces nuits où la guitare pleurait doucement sous les étoiles kinoises. Dans cette renaissance artistique, Boketshu 1er ne vient pas seulement offrir de la musique ; il offre un fragment d’histoire culturelle congolaise, une madeleine de Proust en notes et en silences.
Alors que l’attente devient presque palpable, une seule certitude demeure : le retour de Boketshu 1er sur la scène musicale congolaise s’annonce comme un événement patrimonial. Son EP, condensé d’expérience et de passion, pourrait bien réveiller les fantômes joyeux du Swede Swede tout en traçant de nouvelles pistes pour les artistes folkloriques de la RDC. Le temps a passé, mais l’essentiel demeure : quand la musique coule dans les veines, elle finit toujours par triompher.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc