Dans un geste politique significatif, la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a officiellement rallié son soutien aux démarches du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour restaurer la paix dans les provinces orientales déchirées par les conflits. Cette prise de position intervient alors que la sécurité des entrepreneurs au Congo demeure gravement compromise par des attaques récurrentes contre les biens privés, dont la récente incursion contre la résidence de son numéro deux à Bukavu.
Par la voix de son président national, Robert Malumba Kalombo, l’organe patronal a salué dans un communiqué rendu public mardi « les avancées tangibles » découlant de l’accord de Washington du 27 juin et de la déclaration de Doha du 19 juillet. Ces instruments diplomatiques, estime la FEC, créent « un climat plus propice aux affaires sur toute l’étendue du territoire national ». Un optimisme mesuré qui cache mal l’urgence d’une normalisation complète dans cette région stratégique.
La FEC ne manque pas de rappeler sa ferme condamnation des violences armées qui minent l’Est depuis des mois, qualifiant ces exactions d’« inacceptables entraves à l’activité économique ». L’organisation déplore particulièrement l’attaque de Bukavu survenue le 31 juillet dernier contre la demeure de Joseph Kazibaziba Maombi, son vice-président national. Cet incident illustre avec brutalité la vulnérabilité persistante des opérateurs économiques malgré les récents progrès diplomatiques.
Face à cette fragilité sécuritaire, le patronat congolais réaffirme sa solidarité avec ses membres tout en exigeant des garanties concrètes. « L’urgence absolue est de mettre fin aux hostilités pour restaurer une paix durable dans l’Est », insiste le communiqué, martelant le droit fondamental des entrepreneurs à exercer dans un environnement sécurisé. Le soutien de la FEC à Tshisekedi s’accompagne ainsi d’une pression implicite : les beaux discours diplomatiques doivent désormais se traduire en résultats palpables sur le terrain.
Cette alliance entre le pouvoir politique et le monde des affaires soulève néanmoins des interrogations cruciales. L’accord de Doha, comme celui de Washington, parviendra-t-il à enrayer la spirale violence qui décime l’économie locale ? Jusqu’à quand les investisseurs devront-ils composer avec cette insécurité chronique ? La FEC, par sa caution, participe désormais au jeu risqué de la pacification orientale. Son engagement public place la barre très haut pour un gouvernement dont chaque initiative est scrutée à la loupe par la communauté économique.
Si le rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC constitue le préalable incontournable à tout développement, l’attaque de Bukavu rappelle cruellement le chemin restant à parcourir. Le patronat congolais, désormais partie prenante de ce processus, devra conjuguer patience stratégique et vigilance accrue. Car la crédibilité des accords internationaux ne se mesurera qu’à l’aune de leur capacité à protéger concrètement ceux qui font vivre l’économie nationale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd