Le Président kényan William Ruto, en sa double qualité de chef d’État du Kenya et de président en exercice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a proclamé vendredi une avancée majeure dans le processus paix est rdc. Lors d’un sommet conjoint historique réunissant la SADC, l’EAC et l’Union africaine, il a dévoilé une architecture opérationnelle destinée à harmoniser les multiples initiatives diplomatiques concernant l’Est congolais.
« Un processus de paix inclusif et bien coordonné, mené par l’Afrique, est la voie la plus efficace pour faire taire les armes », a affirmé Ruto sur son compte X, soulignant que cette initiative africaine rdc ne vient nullement concurrencer les accords internationaux existants. Au contraire, elle se présente comme le cadre fédérateur permettant d’aligner l’Accord de Washington et la Déclaration de Doha au sein d’une approche continentale unifiée.
Trois décisions structurantes émergent de ce sommet sadc eac :
- La fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’UA, incluant médiateurs et facilitateurs
- La création d’un secrétariat technique conjoint basé à Addis-Abeba sous l’égide de la Commission de l’Union Africaine
- La centralisation de la coordination humanitaire et diplomatique par l’instance continentale
Cette restructuration inédite répond à un impératif d’efficacité. Comment des processus parallèles pourraient-ils aboutir à une paix durable sans coordination centrale ? Le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, se voit confier la lourde tâche d’aligner toutes les parties prenantes sur cette nouvelle feuille de route.
Le calendrier s’accélère avec la convocation d’un sommet virtuel extraordinaire dans les sept jours. Objectif : soumettre aux chefs d’État les termes de référence définitifs de ce mécanisme intégré. Une urgence d’autant plus palpable que les récents accord washington doha montrent déjà des signes d’essoufflement sur le terrain.
En effet, la déclaration de principes signée à Doha entre Kinshasa et le M23 peine à se concrétiser. Les mesures de confiance, pierre angulaire du processus devant mener à un accord global avant le 17 août, restent lettre morte. Ce blocage menace l’ensemble de l’édifice diplomatique, alors même que la région des diplomatie grands lacs semble à un tournant critique.
L’architecture désormais proposée par l’Afrique représente-t-elle la clé de voûte manquante ? En unifiant les forces régionales sous bannière continentale, elle ambitionne de dépasser les logiques fragmentées qui ont souvent miné les efforts antérieurs. La centralisation des ressources et la coordination des calendriers pourraient insuffler la cohérence nécessaire à ce puzzle diplomatique complexe.
Reste la question centrale : cette nouvelle gouvernance africaine de la paix parviendra-t-elle à imprimer sa marque avant que les dynamiques conflictuelles ne reprennent le dessus ? La réponse commencera à s’écrire lors du prochain sommet virtuel, première pierre de test pour cette ambition panafricaine renouvelée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
