Une nuit de terreur a secoué le quartier Badiadingi, dans la commune de Selembao à Kinshasa. Dans la nuit du jeudi 31 juillet, des hommes vêtus d’uniformes de la Police nationale congolaise ont mené une attaque ciblant sept familles. Cette violence à Selembao s’est soldée par la mort d’une adolescente de 17 ans et le viol d’une jeune femme de 20 ans.
Comment une telle barbarie a-t-elle pu frapper un quartier résidentiel ? Selon des témoins, les assaillants ont systématiquement visité les habitations sur une même avenue. La panique s’est propagée parmi les résidents, impuissants face à cette attaque policière à Kinshasa. Les appels lancés aux forces de l’ordre sont restés sans réponse immédiate.
Matthias Womumu, bourgmestre de Selembao, a confirmé les faits lors d’un point presse. « Le père de la victime décédée a été hospitalisé en urgence », a-t-il déclaré. « Son état est désormais stable selon les médecins ». L’élu a révélé que la distance entre le poste de police existant et le quartier avait retardé l’intervention. Une défaillance criante de la sécurité à Kinshasa.
En réaction à ce crime à Selembao, le conseil de sécurité communal a acté la création d’un nouveau poste de police. Un professeur local s’est engagé à financer sa construction. Mais cette mesure arrive trop tard pour apaiser les esprits. Vendredi 1er août vers 3 heures du matin, un drame parallèle s’est joué.
Un policier s’est présenté sur les lieux de l’attaque initiale. Il aurait évoqué un oubli lors d’une patrouille. Mais la découverte d’une jaquette abandonnée par l’un des agresseurs a enflammé les habitants. Le lien avec le meurtre de l’adolescente en RDC a été immédiatement établi. La colère a viré au lynchage mortel.
Cette spirale de violences interroge sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires. Comment un quartier peut-il basculer en quarante-huit heures ? L’enquête ouverte par l’IP-Crime tentera d’identifier les auteurs de l’attaque initiale. Mais la question du maintien de l’ordre dans les zones périphériques de Kinshasa reste entière. La population de Selembao vit désormais dans la crainte de nouvelles représailles.
Le nouveau poste de police, promis « dans les plus brefs délais », apparaît comme une mesure minimale. Les plaies ouvertes par ce double drame mettront du temps à se refermer. Les autorités communales appellent au calme tout en reconnaissant l’urgence de réformes structurelles. La sécurité des citoyens doit-elle encore être un vain mot dans la capitale congolaise ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net