Une attaque meurtrière a frappé le village de Gbala, à dix kilomètres de Bunia, vendredi 1er août. Des miliciens Zaïre, alliés à la Convention pour la révolution populaire (CRP), ont violemment pris pour cible les positions des Forces armées de la RDC (FARDC). Le bilan est lourd : au moins deux civils ont trouvé la mort et de nombreux blessés sont à déplorer.
Les échanges de tirs intenses ont duré plus de quatre heures, semant la panique parmi les habitants. Quatre blessés graves ont été évacués vers Bunia pour des soins d’urgence. La population civile, prise au piège de ces violences, n’a eu d’autre choix que la fuite. Parmi eux, des déplacés revenus récemment dans la zone ont dû tout abandonner à nouveau.
L’onde de choc s’est propagée aux villages voisins de Soleniama, Muhito et Bamumu. Des familles qui préparaient leur retour définitif ont renoncé face à cette insécurité grandissante dans l’Ituri. Comment envisager une vie normale quand les attaques se succèdent ? Cette nouvelle flambée de violence anéantit des mois d’efforts pour stabiliser la région.
La veille déjà, le village de Tsoso dans le territoire de Djugu subissait une attaque attribuée à la milice CODECO. Bilan : deux morts et neuf blessés. Ces incidents répétés fragilisent dramatiquement les populations déjà traumatisées par les récents assauts à Lopa et Nizi. Le conflit CRP et autres groupes armés plonge-t-il l’Ituri dans un cycle infernal ?
Face à cette dégradation sécuritaire, des acteurs politiques et membres de la société civile lancent un appel pressant. Ils exigent le respect strict du protocole de paix signé à Aru fin juin. Cet accord prévoyait pourtant la cessation des hostilités, la protection des civils et l’interdiction des armes en circulation. Quand les engagements sur le papier deviendront-ils réalité ?
Les déplacés RDC paient le prix fort de cette instabilité persistante. Leur espoir de retour durable s’éloigne chaque jour un peu plus. Les blessures physiques et psychologiques de ces violences Ituri nécessiteront des années pour guérir. L’urgence demeure : protéger les civils et désarmer les groupes qui menacent la paix.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net