Ce lundi 28 juillet 2025, une page d’histoire s’écrit pour l’éducation congolaise. La 58ᵉ édition de l’Examen d’État démarre avec un record : 1.079.341 candidats répartis dans 3.165 centres à travers la RDC et 13 centres à l’étranger. Mais au-delà des chiffres, cette session marque une rupture technologique sans précédent orchestrée par le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté.
« L’Exetat devient un instrument stratégique de crédibilisation de l’école congolaise », affirme la ministre Raïssa Malu, architecte de cette métamorphose. Pour la première fois, les inscriptions ont été intégralement numérisées, créant une base de données sécurisée pour plus de 4 millions d’élèves. Une avancée majeure dans un pays où la gestion manuelle des dossiers engendrait régulièrement des controverses.
Quelles innovations concrètes attendent les candidats ? D’abord, une révolution dans la correction : les copies scannées en provinces seront évaluées via une plateforme centralisée assistée par intelligence artificielle. Objectif affiché : réduire de moitié le délai de proclamation des résultats tout en éliminant les erreurs humaines. Ensuite, l’arrivée des diplômes numériques via la plateforme E-Diplôme, s’appuyant sur la technologie blockchain. Cette solution garantit l’inaltérabilité des certificats scolaires – un rempart contre les falsifications qui ont longtemps miné la valeur des diplômes congolais.
Cette transformation numérique s’inscrit dans une réforme scolaire plus large. Dès la rentrée 2025-2026, l’approche par compétences remplacera progressivement les méthodes traditionnelles d’enseignement. Les épreuves elles-mêmes seront repensées pour coller aux réalités du marché de l’emploi. Une nécessité dans un pays où le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants.
Comment cette modernisation a-t-elle été rendue possible malgré les défis sécuritaires dans l’Est du pays ? Le gouvernement a mobilisé des ressources exceptionnelles, incluant la sécurisation des centres dans les zones à risque. Avec 42,9% de filles inscrites au cycle long, la parité progresse lentement mais sûrement, reflétant les efforts pour l’éducation féminine.
Cette session 2025 pose une question fondamentale : les innovations numériques suffiront-elles à redorer le blason d’un système éducatif fragilisé ? Si la blockchain sécurise les diplômes et l’IA accélère les corrections, le vrai défi reste l’accès équitable aux outils technologiques dans les régions reculées. La réussite de cette réforme scolaire congolaise se mesurera à sa capacité à réduire les fractures éducatives tout en préparant efficacement la jeunesse aux défis économiques de demain.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net