La grève des agents et cadres de la santé publique à Kinshasa traverse une phase cruciale ce jeudi 17 juillet, avec une évaluation à mi-parcours qui révèle des résultats préoccupants. Selon le docteur Jean-Fidèle Boyo, coordonnateur de l’intersyndical personnel santé RDC, seuls 43% des retours attendus des assemblées provinciales ont été recueillis. Un chiffre bien en dessous des attentes qui empêche toute suspension du mouvement de protestation. « Ce niveau de complétude n’est pas favorable », a-t-il insisté, fixant comme échéance le 30 juillet pour atteindre les 100% de consultation.
Comment expliquer ce taux si faible de participation syndicale ? La réponse réside peut-être dans la lassitude des professionnels de santé, épuisés par des années de promesses non tenues. Rappelons que cette grève agents santé Kinshasa a été déclenchée pour exiger deux revendications fondamentales : l’amélioration tangible des conditions de travail – souvent précaires et dangereuses – et le respect intégral des engagements pris par les autorités. Des dossiers qui traînent depuis des mois, créant un climat de défiance compréhensible.
En attendant cette ultime consultation, le mouvement se poursuit sous forme de service minimum santé publique. Une mesure qui, si elle évite l’effondrement total du système, n’en demeure pas moins lourde de conséquences pour la population. Les services non urgents sont suspendus, les consultations reportées, et la tension monte dans les hôpitaux. Imaginez un corps médical fonctionnant à 43% de ses capacités : c’est précisément le risque qui guette notre système de santé si cette impasse persiste.
Cette évaluation mi-parcours grève sert de signal d’alarme aux autorités. Les professionnels de santé, par la voix du Dr Boyo, pressent le gouvernement d’accélérer les négociations concrètes. « Nous exhortons les décideurs à considérer l’ensemble de nos revendications secteur santé RDC avant que la paralysie ne devienne irréversible », a-t-il martelé. Un avertissement sans équivoque alors que le compte à rebours vers le 30 juillet est enclenché.
Que se passera-t-il si le seuil des 100% n’est pas atteint d’ici la fin juillet ? La question hante les couloirs des structures médicales kinoises. Sans consensus syndical, la grève pourrait s’envenimer, passant du service minimum à une interruption totale. Une perspective catastrophique dans un contexte où les besoins sanitaires de la population ne cessent de croître. Les autorités ont donc intérêt à saisir cette fenêtre de dialogue pour débloquer les négociations stagnantes.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Prendra-t-il la mesure de l’urgence avant que les 43% ne se transforment en point de rupture ? La santé des Kinois ne peut attendre indéfiniment que les promesses se concrétisent. Comme le soulignent les grévistes, seule une action rapide et déterminée évitera que cette crise ne se mue en désastre humanitaire. Le temps presse, et chaque jour perdu aggrave les souffrances des patients et du personnel soignant.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net