Kinshasa, cœur battant de l’Afrique centrale, se pare de ses atours culturels alors que s’ouvre ce 16 juillet le premier Festival mondial de la musique et du tourisme. Trois sites emblématiques – le Centre culturel et artistique pour l’Afrique centrale, l’Esplanade du Palais du Peuple et l’Échangeur de Limete – bruissent déjà des préparatifs fiévreux d’un événement conçu comme un pont entre les peuples. Des délégations internationales convergent vers la capitale congolaise, prélude à l’arrivée imminente de douze ministres du Tourisme étrangers. Dans l’air électrique flotte une promesse : celle de transformer la perception mondiale de la République Démocratique du Congo.
Comment la rumba congolaise, ce fleuve musical traversant les continents, pourrait-elle catalyser une renaissance touristique ? Le thème « La route de la rumba » orchestre cette édition inaugurale, érigeant le patrimoine musical en passeur d’histoires partagées entre l’Afrique, les Amériques et au-delà. Sous les projecteurs, Fally Ipupa et Werrason parmi d’autres virtuoses locaux et internationaux, feront vibrer les nuits kinoises de leurs mélodies envoûtantes. Le ministère du Tourisme RDC y voit plus qu’un festival : une tribune pour réécrire le récit national. « Lorsqu’on cite la RDC dans les grands salons du monde, on ne peut plus seulement parler de la guerre », affirme son ministre, soulignant les opportunités méconnues d’un territoire aux paysages époustouflants.
Yollande Elebe, ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, insiste quant à elle sur la mosaïque culturelle à valoriser : « Notre richesse dépasse la musique – gastronomie, artisanat et traditions ancestrales composent ce kaléidoscope vivant ». Cette démarche ambitieuse transcende le divertissement ; comme le souligne Didier M’Pambia pour Radio Okapi, l’événement positionne le tourisme et la culture comme leviers de paix et de dialogue interculturel. Chaque accord de guitare, chaque rythme de tambour, porte en germe un développement économique inclusif pour les communautés locales.
L’organisation minutieuse témoigne de cette volonté de rayonnement. Les sites, visités par Radio Okapi, sont fin prêts à accueillir des milliers de festivaliers. L’Échangeur de Limete, habituel carrefour de transit, se mue en agora artistique ; le Palais du Peuple déploie son esplanade comme un écrin républicain ; le Centre culturel panafricain pulse déjà aux couleurs continentales. Cet événement culturel Kinshasa n’est-il pas l’occasion idéale pour révéler au monde les visages multiples de la RDC ?
Au-delà des performances, des ateliers et rencontres professionnelles tisseront des liens durables entre opérateurs touristiques. La route de la rumba devient ainsi métaphore d’un parcours vers la reconnaissance – celle d’une nation qui replace sa créativité au centre de son identité. Alors que les premiers accords résonneront demain, Kinshasa retient son souffle, consciente d’écrire une page décisive de son histoire contemporaine. La rumba, ce langage universel né sur ses rives, revient en gloire pour chanter une renaissance.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net