Une alerte sanitaire majeure vient d’être déclenchée dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Les autorités locales ont officiellement confirmé ce jeudi une flambée épidémique de fièvre de la Vallée du Rift, maladie virale redoutable affectant principalement le bétail. Dans un communiqué urgent, l’administrateur territorial a imposé des restrictions immédiates : interdiction totale de circulation des vaches, suspension des marchés bovins et blocage de l’entrée des animaux provenant d’autres zones.
Cette zoonose dangereuse, transmise par les moustiques infectés ou par contact direct avec du sang d’animaux malades, représente une double menace. D’abord pour les troupeaux : comment les éleveurs peuvent-ils protéger leur cheptel, souvent principale source de revenus ? Ensuite pour les populations : saviez-vous que cette maladie peut se transmettre à l’homme, causant fièvre hémorragique et complications hépatiques sévères ?
Face à cette crise, une campagne de vaccination générale du bétail sera organisée dans les prochains jours. Une mesure cruciale pour endiguer la propagation, semblable à un bouclier immunitaire collectif. Les services vétérinaires sont en état d’alerte maximale, rappelant que chaque jour compte pour éviter une catastrophe économique dans cette région agricole vitale.
L’ombre d’un précédent récent plane sur cette annonce. En avril dernier, le territoire voisin de Mwenga a subi une hécatombe mystérieuse : près de 70 vaches sont mortes brutalement entre Kilungutwe et Kibumba. Si l’origine de ce précédent épisode reste indéterminée, il souligne la vulnérabilité chronique des élevages congolais face aux pathogènes émergents.
Les spécialistes rappellent l’importance de la vigilance. Les premiers symptômes chez les bovins ? Avortements spontanés en série chez les femelles gestantes, fièvre brutale et mortalité soudaine des jeunes veaux. Chez l’homme, des signes pseudo-grippaux doivent déclencher une consultation immédiate dans les centres de santé.
Cette crise intervient dans un corridor stratégique entre Bukavu et Goma, où la transhumance traditionnelle facilite la dissémination virale. Les autorités insistent sur le respect strict des mesures :
- Signalement immédiat de toute mortalité animale anormale
- Équipement de protection pour les bouchers et éleveurs
- Cuisson complète du lait et de la viande
- Destruction sécurisée des carcasses
Alors que la RDC renforce sa surveillance épidémiologique, cette épidémie soulève une question cruciale : notre système de santé animale est-il suffisamment armé pour prévenir les crises sanitaires à venir ? La réponse pourrait bien déterminer l’avenir de la sécurité alimentaire dans la région des Grands Lacs.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd