Des combats d’une intensité rare ensanglantent le territoire de Kalehe au Sud-Kivu depuis l’après-midi du jeudi 10 juillet. Les miliciens Wazalendo et les rebelles du M23 s’affrontent violemment dans les villages de Kasheke et Buzunga. Cette flambée de violence a déclenché un mouvement de panique parmi les civils.
Des centaines de familles ont fui vers des zones considérées comme plus sûres. L’îlot d’Ihoka, sur le lac Kivu, et le village de Kadjucu dans le territoire voisin de Kabare, accueillent des flux continus de déplacés. Vendredi matin, de nouveaux départs massifs ont été observés à Nyamutwe, Tshisheke, Bulemera et Buhama où les affrontements ont repris à l’aube.
Des témoins décrivent des scènes de désolation. “Le village est en débandade totale”, confie un habitant sous couvert d’anonymat. Les activités économiques sont paralysées. Des cas de pillages systématiques ont été rapportés. Des maisons ont été visitées de force. Plus grave encore, des enlèvements ciblés, notamment à Buhama, plongent la population dans une terreur inédite. Jusqu’où montera le bilan de ces violences dans le territoire de Kalehe ?
Ces affrontements s’inscrivent dans une stratégie plus large. Le M23 tenterait de reprendre le contrôle de l’axe Kasheke-Lemera. Objectif : maîtriser la RN2, route stratégique reliant Bukavu à Goma. Cette route vitale pour l’économie provinciale devient un enjeu militaire.
La crise humanitaire atteint des proportions alarmantes. Des milliers de déplacés errent sans abri ni assistance. L’accès à l’eau potable est compromis. Les structures sanitaires sont inaccessibles. Aucune aide humanitaire n’a pu être acheminée dans ces zones en proie au conflit Wazalendo-M23. Le Sud-Kivu sombre-t-il dans l’oubli ?
Face à cette urgence, des voix locales appellent à une intervention immédiate. “Les autorités doivent sécuriser les civis”, insiste un résident joint par nos contacts. La situation exige une réponse coordonnée pour éviter un désastre plus profond. Les déplacés du Sud-Kivu attendent désespérément une lueur d’espoir dans cette nuit de violences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net