Une opération de déminage intensive a été lancée ce jeudi à l’aéroport international de Goma, marquant une étape décisive vers sa réouverture. Des équipes spécialisées de l’agence Afrique pour la lutte antimines (AFRILAM), de l’Unité de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) et des casques bleus bangladais de la MONUSCO ont été déployées sur le terrain. Leur mission : neutraliser toute menace explosive susceptible d’entraver la reprise des activités aéronautiques.
Cette intervention sécuritaire intervient dans un contexte de pressions internationales croissantes. La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, avait exigé dès le 13 juin dernier que la hiérarchie de l’AFC/M23 facilite la réouverture de l’infrastructure aéroportuaire. La fermeture de cet axe vital, consécutive à la prise de Goma par la rébellion, paralyse depuis des mois l’acheminement de l’aide humanitaire au Nord-Kivu.
Sur place, les travaux s’organisent avec une rigueur méthodique. Le personnel de la société locale « Maison Gradie », initialement chargé du nettoyage, opère désormais sous la supervision étroite des démineurs. Une synergie nécessaire pour identifier et neutraliser tout engin explosif ou objet suspect. Cette collaboration inédite illustre l’urgence sécuritaire qui entoure le déminage de l’aéroport de Goma.
L’Union européenne compte parmi les acteurs internationaux exerçant une pression maximale pour la réouverture rapide des pistes. Bruxelles insiste sur la nécessité impérieuse de rétablir ce corridor humanitaire vers l’est de la RDC. Des stocks d’aide vitale destinés aux populations vulnérables du Nord-Kivu sont actuellement bloqués, amplifiant une crise humanitaire déjà alarmante.
Les opérations de déminage au Nord-Kivu s’inscrivent dans un dispositif plus large de sécurisation coordonnée par la MONUSCO. Chaque mètre carré inspecté représente un pas vers la normalisation. La présence des experts bangladais témoigne de l’engagement international pour stabiliser la région. Mais combien de temps faudra-t-il avant que les premiers avions humanitaires ne puissent atterrir en sécurité ?
Les sources aéroportuaires confirment que le périmètre concerné inclut les pistes, les aires de stationnement et les bâtiments annexes. Aucun incident majeur n’a été signalé lors des premières heures d’intervention. Toutefois, la complexité technique du déminage aéroport Goma reste un défi opérationnel majeur. La détection doit être infaillible pour garantir la sécurité des futurs vols.
La réussite de cette mission conditionne directement la reprise des liaisons aériennes commerciales et humanitaires. Pour des milliers de Congolais affectés par les conflits dans l’est du pays, la réouverture de l’aéroport RDC de Goma symbolise un espoir concret. L’acheminement rapide des médicaments, vivres et équipements dépend de la célérité des équipes de déminage Nord-Kivu. La MONUSCO sécurité Nord-Kivu reste mobilisée pour parer à toute éventualité durant ces opérations sensibles.
L’horizon d’une réouverture totale demeure incertain, tributaire des résultats du déminage et de l’évolution sécuritaire régionale. Les prochains jours seront déterminants pour évaluer l’ampleur des travaux restants. Une chose est certaine : chaque engin neutralisé rapproche un peu plus le Nord-Kivu d’une reprise économique et humanitaire indispensable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
